Certes le nombre de Roms victimes d’expulsion dans les campements a diminué en 2014, la France cependant reste épinglée par Amnesty international.
Amnesty International dénonce dans un rapport publié ce mercredi 25 février les expulsions de campements roms effectuées dans des conditions "épouvantables" et une situation inquiétante pour les demandeurs d’asile. En 2014, "rien n’a évolué, au contraire, on pourrait parler pratiquement de régression", a indiqué Geneviève Garrigos, présidente d’Amnesty France, à l’occasion d’une conférence de presse donnée la veille.
La circulaire du 26 août 2012, qui ordonnait les autorités à accompagner les démantèlements des campements roms, en effectuant un diagnostic des populations et en leur proposant des alternatives de relogement, est de moins en moins suivie. Les expulsions sont faites dans des conditions inhumaines se plaint Geneviève Garrigos. 20% des expulsions sont exécutées après des arrêtés municipaux de péril, qui tendent à devenir un moyen de contourner les décisions de justice, rapporte Julie Heslouin, chargée de campagne discrimination.
Près de 13.500 Roms ont été victimes de cette mesure en 2014, contre 19.380 en 2013 d’après les chiffres de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’European Roma Rights Center (ERRC). Ce recul constitue une légère avancée mais ce qui reste inquiétant en dépit du consensus des ONG et des instances comme le Défenseur des droits qui dénoncent les violations des droits humains, le gouvernement tarde à revoir sa politique, commente Julie Heslouin.
Quant à la situation des demandeurs d’asile, elle est "toujours désastreuse", avec un "nombre insuffisant de places d’hébergement" et des "délais excessivement longs", explique Jean-François Dubost, chargé du programme Personnes déracinées.