La cour d’appel de Paris a annulé, hier, l’arbitrage rendu dans l’affaire opposant Bernard Tapie à la banque Crédit Lyonnais. L’homme d’affaire avait perçu 403 millions d’euros.
L’arbitrage rendu dans l’affaire opposant la banque Crédit Lyonnais à l’homme d’affaires Bernard Tapie a été annulé par la cour d’appel de Paris, rapporte France Tv Infos. Tapie avait reçu plus de 400 millions d’euros d’indemnités. Le dossier va être rouvert par la cour d’appel qui, en revanche, ne précise pas que les millions perçus par Bernard Tapie devraient être remboursés.
Les parties civiles demandent la restitution immédiate de la somme, ce que refusent les avocats de Bernard Tapie : "L’arrêt décide de rétracter au sens où elle ré-ouvre les débats mais monsieur Tapie n’a pas à rendre l’argent, monsieur Tapie peut gagner plus devant la cour d’appel", explique maître Jean-Georges Betto, avocat de l’homme d’affaire.
La cour d’appel soupçonne le tribunal arbitral d’avoir favorisé Bernard Tapie en 2008, il est toujours mis en examen dans le volet pénal de l’affaire. Cela fait 25 ans que le litige opposant Bernard Tapie au Crédit Lyonnais a débuté.
Tout commence en 1990. Bernard Tapie fait l’acquisition du géant allemand du sport Adidas. Il confiait alors que c’était la plus belle affaire qu’il n’ait jamais conclue. Deux ans plus tard, il s’intéresse à la politique. Il est ministre de la ville de François Mitterrand, il veut vendre Adidas, et vite.
Bernard Tapie demande à sa banque, le Crédit Lyonnais, de vite trouver un repreneur, pour 315 millions d’euros. La banque lui répond qu’il n’y a pas de repreneur et lui rachète Adidas, au prix demandé par l’homme d’affaires. En coulisse, le Crédit Lyonnais négocie avec Robert-Louis Dreyfus, qui serait prêt à lui racheter pour un montant deux fois plus élevé.
Ruiné, chassé de la politique et condamné à de la prison pour un match truqué, Bernard Tapie attaque. Il se dit victime de sa banque : "Ils m’ont ruiné, humilié, et m’ont mis en liquidation des biens, et pendant ce temps-là, ils faisaient fortune sur mon dos", déclarait Bernard Tapie en 2005.
En 2005, il obtient tout d’abord 135 millions d’indemnités, soit le montant de ses dettes. Un nouveau procès devait avoir lieu en 2007, mais l’État et Bernard Tapie ont décidé d’un arbitrage, qui avait attribué 403 millions d’euros à l’homme d’affaires.