Une étude réalisée par la ligue des Droits de l’homme (LDH) a révélé que 14 500 Roms ont été chassés de leur campement en 2014, soit 300 Roms expulsés chaque semaine en France.
Equipé d’eau chaude ou d’électricité, un Rom représente toujours un habitat précaire. D’après la ligue des droits de l’homme (LDH), 14 500 Roms ont été délogés par les autorités en 2014 et 300 Roms sont chassés de leur bidonville chaque semaine en France. Les chiffres annoncent une baisse par rapport à 2013 (21 500), mais en hausse comparés aux années précédentes.
Harcèlement de la population Rom dans certaines régions
La majorité des évacuations concerne surtout deux régions dont l’Île-de-France (67%) et Rhône-Alpes (17%). "On assiste à un véritable harcèlement de la population Rom dans certaines régions", dénonce Philippe Goossens, de la LDH sur le récit de Metro News de ce mardi. Il a également déploré que la trêve hivernale pour les Roms n’existe pas. D’autant plus que la circulaire d’août 2012 imposant des solutions durables de relogement, n’est souvent destinée qu’à un nombre restreint de familles pour une durée d’hébergement allant de quelques nuits à plusieurs semaines, estiment les associations.
Une évacuation des camps évacués en 48 heures
L’association exige l’arrêt des évacuations forcées sans alternative au relogement car la destruction du lieu de vie ne résout pas le problème des bidonvilles, explique Philippe Goossens. En outre, un nouvel obstacle s’est dressé devant les associations en 2014 avec la combine juridique des maires. En effet, les décisions d’expulsions de plusieurs mois sont désormais réduites. En 48 heures, un maire peut garantir l’évacuation si le tribunal administratif accepte sa demande. "Nous avons beaucoup de mal à contrer cette procédure", regrette Manon Filloneau, de l’association European Human Right Center. Le commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Nils Muiznieks, avait effectué une visite en France en septembre dernier. Il avait demandé que la France puisse "mettre fin aux évacuations forcées de bidonvilles non accompagnées de solutions durables d’hébergement". Son rapport doit officiellement être remis le 17 février prochain.