La France, 2e puissance européenne ; la France, le terroir de l’Etat-Providence. Pourtant 3.5 millions de ses habitants restent mal-logés.
Le Figaro rapporte que la Fondation Abbé Pierre sort son 20e rapport sur le mal-logement en France. L’occasion de faire le bilan des 20 années écoulées et ce qui a été entrepris. Si l’on regarde en détail ces deux dernières décennies, on aperçoit que beaucoup d’initiatives ont été prises, par des élus de toutes tendances. Plusieurs dizaines de projets qui n’ont pas tous eu le même aboutissement. On peut par exemple évoquer la loi Dalo, création du "logement d’abord", la loi SRU ayant imposé une répartition plus juste des logements sociaux...
"Depuis 1989, le chemin parcouru est considérable mais ces avancées sont mises en péril par l’affaiblissement des mécanismes de redistribution, la précarisation de pans entiers de la société et la hausse des prix de l’immobilier", relate le rapport. En dépit des tentatives de résolutions donc, la crise du logement reste de mise. La raison provient de plusieurs grands "verrous" toujours pas rompus, selon la fondation Abbé Pierre, qui souligne ne pas vouloir "pointer du doigt un quelconque bouc-émissaire".
Parmi les "verrous", la méconnaissance des besoins réels serait le foyer du problème. Ensuite, l’obstacle financier et idéologique, en rapport à une critique des dépenses publiques régulièrement jugées inefficaces. Enfin, le bilan de la fondation accuse les rapports de forces qui secouent le monde du logement, et contribuent à fragiliser les plus faibles.
En 2012, un peu moins de 150.000 personnes qui étaient sans logement en France métropolitaine, soit une progression de 44% en onze ans.