Les Français paraissent s’interroger sur les raisons sociales à l’origine des radicalisations.
Selon un sondage exclusif YouGov pour 20 Minutes*, 85.1% des Français pensent que redonner du pouvoir d’achat à la population serait une bonne solution pour en venir à la radicalisation islamiste, tout en répondant aux défis du vivre ensemble. 80.6% des personnes qui se sont exprimées estiment qu’ouvrir l’emploi aux Français défavorisés serait un autre moyen efficace. Des alternatives d’ordre économiques qui emboîtent le pas à celles d’un enseignement de la laïcité à l’école primaire (77.3%) et d’un service civique obligatoire (73.8%).
Ce retour à la question sociale se reflète aussi dans le discours politique. Avec son "apartheid territorial, social, ethnique" des banlieues, Manuel Valls a voulu tirer un constat concret sur la réalité des banlieues. Le directeur de l’Observatoire des inégalités Louis Maurin fustige que ces territoires, on ne les a pas considérés. Sans prétendre que le social explique tout, il est indéniable que les réseaux intégristes se sont construits sur le chômage de masse et la pauvreté. Le dernier rapport de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles (Onzus) précise les réalités sociales de ces quartiers : pauvreté trois fois plus élevée, illettrisme quatre fois plus important, 24% plus de chômeurs que les autres quartiers, etc.
Le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports Patrick Kanner s’est engagé mardi à apporter un "plan d’action" afin de "casser les ghettos" et "lutter contre les inégalités".
*L’enquête a été réalisée sur 1.021 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne sur le panel propriétaire YouGov France, entre le 23 et le 27 janvier 2015, selon la méthode des quotas.