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D’une même voix, les responsables religieux nantais ont indiqué à l’unanimité que "toute atteinte à la vie humaine au nom de Dieu est injustifiable."
Pour marquer leur unité et leur attachement aux valeurs de la république face aux attentats survenus dernièrement à Paris, les responsables religieux nantais incluant bouddhiste, catholique, juif, musulman, orthodoxe et protestant se sont unis d’une même voix. Ces derniers se sont réunis lundi soir en préfecture de Loire-Atlantique, pour signer une déclaration commune devant le préfet et la maire de Nantes Johanna Rolland.
Il s’agit d’un geste symbolique dans lequel ils ont voulu exprimer leur "stupeur, horreur et immense tristesse devant la barbarie des événements sans précédents" survenus dans le pays. Tous ensemble, ils condamnent "avec la plus grande fermeté ces actes criminels", commis "au nom de valeurs et de principes soi-disant religieux", qu’ils "réprouvent" et dans lesquels ils "ne reconnaissent aucunement" : "Une cause religieuse ne se défend que par le dialogue, la rencontre de l’autre et le respect", estime Caroline Schrumpf, pasteur, sur les propos de Metro News de ce mardi.
"Tout de suite, nous avons voulu nous unir dans la protestation de cet événement", a déclaré Caroline Schrumpf avant d’ajouter "certains d’entre nous ont marché ensemble samedi. C’était réconfortant." Le père François Renaud, vicaire épiscopal, estime quant à lui que cette réponse est "tout à fait logique" : "Nous partageons les mêmes valeurs : respect, humanité, République." Et bien qu’il soit souvent difficile de concilier les différentes postures, il appelle au dialogue pacifié : "C’est comme une grande famille : il y a souvent des histoires, on ne pense pas les uns comme les autres. Mais on est tous autour d’une table, on discute et on essaie de trouver un consensus commun pour préparer l’action" a-t-il argumenté.
Les responsables religieux entendent viser loin, notamment en continuant le dialogue entre religions et avec tous les citoyens. "Nous espérons pouvoir mener ensemble des projets, notamment dans l’éducation, car ces événements montrent que les valeurs de paix et de fraternité ne sont pas répandues partout", a développé Yoni Krief, rabbin qui a insisté sur différents points : "Il faut se poser des questions... L’éducation civique a quasiment disparu en cours, des sujets comme la Shoah deviennent tabous, la Marseillaise est sifflée dans les stades… " a-t-il déploré.
Lors de sa prise de parole, la maire de Nantes Johanna Rolland a précisé "la force de cette initiative collective", et souhaité "que cet esprit de rassemblement, de respect des citoyens soit porté dans tous les quartiers". Pour le préfet, cette déclaration commune, lue et signée au sein d’un bâtiment qui représente l’Etat, rejoint le principe de laïcité, défendu par la République : "La laïcité est la reconnaissance de la liberté de conscience des uns et des autres. Ce n’est pas une position de séparation, mais bien de rassemblement, d’ouverture."