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Le nombre d’abonnement de l’hebdomadaire satirique explose, sans compter les nombreuses initiatives des institutions et médias. Il s’agit d’un élan de générosité sans précédent.
Décimée par l’attaque qui a eu lieu dans ses locaux, Charlie Hebdo connaît une seconde naissance grâce à l’explosion du nombre d’abonnements et les appels aux dons, note Le Figaro aujourd’hui. Si le site du magazine est actuellement fermé, les internautes continuent de s’abonner par d’autres moyens.
Le site d’abonnement en ligne Viapresse a comptabilisé, hier, en fin d’après-midi 76 000 consultations uniques sur la page de Charlie Hebdo. Résultat, plus de 8 000 demandes d’abonnements pour ce seul magazine, alors que Viapresse ne vend en temps normal qu’environ 300 abonnements par an.
Philippe, un jeune comédien de 31 ans, fait partie de ces nouveaux abonnés. "Après le 21 avril 2002, je m’étais dit ‘je prends la carte du PS’ et cela ne s’était pas passé, je ne l’avais pas fait. Là, je me suis dit ‘je m’abonne’ et je suis allé jusqu’au bout", témoigne-t-il.
"Je me suis dit que cette démarche était pas mal parce que si je donne 45 euros et qu’un million de personnes font comme moi, cela donne 46 millions d’euros à un journal. C’est leur donner le pouvoir d’avoir encore plus de possibilités d’exercer leur métier. Il ne faut pas se leurrer, plus on d’argent et plus on a le pouvoir de faire des choses", conclut Philippe.
De nombreux expatriés ont commencé à faire de même. Ainsi, David Opollon, installé à Boston, a lancé le site solidaritécharlie.fr, pour ceux qui souhaitent faire un don par internet au bénéfice du magazine. Ce matin, le site avait déjà reçu plus 50 000 euros de la part de plusieurs centaines de donateurs, accompagnés de nombreux témoignages de soutien.
"Habitant à Boston, c’est vrai qu’au moment des attentats du marathon de Boston en 2013, il y avait eu des collectes similaires lancées dans un grand élan de solidarité qui a amené des milliers de personnes à donner", témoigne-t-il.
Et d’ajouter : "Je voulais permettre aux français de faire la même chose, je pense qu’ils ont la même générosité et le même désir de solidarité devant cette barbarie et cette attaque contre la liberté d’expression".