Le maire de Champlan, mis en cause dans le refus d’enterrer une enfant rom, a nié l’affaire et a parlé d’une mauvaise interprétation de ses propos. Jacques Toubon, le défenseur des droits, s’est saisi du dossier.
L’élu de l’Essonne a présenté ses excuses et souhaite que l’enfant soit inhumée dans sa ville, rapporte TF1 ce matin. Il a suscité une vive émotion après son refus présumé d’autoriser l’inhumation dans le cimetière de la ville d’un bébé rom de deux mois et demi.
Durant tout le weekend dernier, la polémique a enflé dans la région. Associations et politiques ont dénoncé la décision du maire, l’affaire est même remontée jusqu’au premier ministre Manuel Valls.
Sur LCI, hier, le maire de Champlan, Christian Leclerc a nié avoir pris cette décision : "A aucun moment je ne me suis opposé à cette inhumation. La mayonnaise a été montée", déclare-t-il, ajoutant : "On avait le choix (pour l’enterrement) entre Corbeil et Champlan. J’ai dit OK mercredi matin pour l’un ou l’autre des scénarios".
Sa réponse pourrait selon lui avoir été mal interprétée par les services de la ville. "Il y a eu une erreur de compréhension dans la chaîne de décision entre ce qu’ils pouvaient faire et ne pas faire", affirme le maire. "La personne" en charge du dossier mercredi matin, qui a contacté Christian Leclerc, alors en congé, n’était selon lui "pas habituée" à traiter ce genre de thématiques. "Elle s’est un peu pris les pieds dans les différents documents", affirme-t-il. "Je suis vraiment désolé que ça puisse avoir une telle ampleur", ajoute-t-il.
Le premier ministre Manuel Valls a tweeté sur son compte : "Refuser la sépulture à un enfant en raison de son origine : une injure à sa mémoire, une injure à ce qu’est la France".
En soirée, un rebondissement eut lieu. Dans un communiqué, Christian Leclerc "déplore l’erreur administrative subie par la famille" de l’enfant et "les incompréhensions qui ont suivies". Le maire de Champlan souhaite désormais "vivement" que l’enterrement ait lieu dans sa ville.
Hier matin, le défenseur des droits Jacques Toubon a alimenté le débat en se disant "bouleversé" par cette décision. "Sur un plan humain je suis bouleversé, stupéfait par cette nouvelle", a-t-il déclaré. "En même temps, en tant que défenseur des droits, dans une situation comme celle- là, je dois avoir toutes les informations pour juger", a-t-il dit. "Il est clair qu’il y a dans cette affaire des questions de droit", a insisté Jacques Toubon.