Le taux de confiance accordé par les français aux produits tricolores a augmenté passant de 32% en 1999 contre 60% cette année.
Pour 60% des français, les produits "made in France" sont de meilleure qualité comparés à ceux dont l’origine provient hors du continent européen. Alors qu’ils n’étaient que 32% à le penser en 1999, les chiffres sont nettement en hausse, résultats obtenus suite à l’enquête effectuée en "face à face", entre décembre 2013 et janvier 2014, sur un corpus représentatif composé de 2 003 personnes, âgées de 18 ans et plus.
"Ce changement spectaculaire s’explique par la défiance croissante des Français vis-à-vis de la mondialisation. Ils se disent que les produits confectionnés hors des frontières européennes sont certes moins chers, mais de moins bonne qualité, ce qu’ils ne pensaient pas il y a encore 15 ans", explique Régis Bigot, directeur de recherche au Crédoc, un centre spécialisé dans l’observation des conditions de vie dans le reportage exclusif de 20 Minutes.
Le "made in France" est certes au centre des préoccupations des consommateurs, mais la question de la qualité intéresse également les 51% des Français contre 48% en 2005. Contre toute attente, la qualité remporte sur le prix et 35% des consommateurs, contre 40% en 2005 y accordent de l’importance. "Ces chiffres sont étonnants dans un contexte de crise. Cela prouve que l’attachement au "made in France" n’est pas une lubie inventée par François Bayrou ou par Arnaud Montebourg, mais un véritable sujet pour les consommateurs", selon Régis Bigot. Ce dernier de rajouter : "et ce qui est sûr, c’est que les citoyens veulent acheter français d’abord pour acquérir de la qualité et seulement ensuite pour défendre les emplois."
Toutefois, la faiblesse du pouvoir d’achat se fait sentir, car cette année, 47% des ménages touchant des bas revenus disent avoir la possibilité d’acheter plus cher des biens manufacturés français, contre 55% en 2010 (-8 points). Qu’en est-il de leurs emplettes ? "Il est très difficile de le mesurer, tout simplement parce que dans le domaine industriel, entre la conception, les pièces détachées et l’assemblage, il n’est pas aisé de définir précisément ce qu’est un produit fabriqué en France", affirme François Magnien, responsable des études économiques à la DGE et commanditaire du rapport du Crédoc.
"Mais il faut faire confiance à ce que déclarent les Français, d’autant plus que l’enquête du Crédoc montre qu’ils répondent franchement. Ainsi, si la moitié (48%) des moins de 25 ans se disent prêts à dépenser plus pour acheter un bien français, c’est le cas de 70% des seniors" poursuit-il. En effet, ces derniers partagent toujours l’idée que si "le prix s’oublie, la qualité reste".