Le ministre du Travail a écarté toute éventualité d’une revalorisation du Smic au 1er janvier. Pas de coup de pouce sans croissance, lance-t-il.
"Quand la croissance revient, le Smic doit augmenter. Quand elle n’est pas là, le coup de pouce n’est pas toujours une bonne solution", c’est par ces mots que François Rebsamen s’est exprimé pour évoquer sa réticence à revaloriser le Smic au 1er janvier 2015, rapporte 20 Minutes. Selon lui, "l’objectif prioritaire, c’est l’emploi et l’investissement" et "les salaires découleront du redémarrage des deux premiers".
Le ministre du Travail qui participait lundi à un colloque sur le salaire minimum organisé par la Force ouvrière a tenu à rappeler que "le Smic progresse chaque année. Mais nous avons un défi majeur pour redresser notre pays, dont la compétitivité a été abîmée". Le Smic est en effet revalorisé chaque année, selon un calcul prenant en compte l’évolution des prix et du pouvoir d’achat des salaires. Ce sera ainsi le seul barème appliqué cette année, ce qui ne devrait pas représenter une hausse conséquente, vue la stagnation des prix en 2014.
François Rebsamen a également rejeté "tout Smic dérogatoire", lancé par le président du syndicat patronal MEDEF Pierre Gattaz, ou "un sous-Smic pour les jeunes ou les demandeurs d’emploi de longue durée". Il estime que "l’efficacité économique de ce type de solution n’est pas démontrée". "Je ne suis pas non plus pour des Smic qui seraient différents d’une région française à une autre : le Smic est un outil national de solidarité et doit demeurer le même partout sur le territoire national", a affirmé le ministre.
"Pour un jeune pleinement dans la vie active, la règle est à travail égal, salaire égal. La société française ne veut pas d’une solution inégalitaire", souligne-t-il. "Nous traitons à la fois des inégalités de salaires et d’accès à l’emploi et c’est le sens de la nouvelle prime d’activité : soutenir les salaires et rendre l’emploi davantage incitatif", a-t-il insisté.