Illustration - SIPA
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a réalisé une enquête visant à améliorer les structures des urgences.
La Drees a inscrit à son programme d’études de 2013 la réalisation d’une enquête nationale sur les urgences hospitalières. La précédente enquête nationale avait été conduite en 2002 et avait apporté, pour la première fois à l’échelle nationale, un descriptif démographique et médical des patients pris en charge dans ces structures. Le nouveau rapport a été présenté dernièrement lors d’un colloque qui s’est tenu au ministère de la Santé, indique Le Figaro.
L’enquête a été réalisée le 11 juin 2013 et portait sur 52 018 passages aux urgences enregistrés sur une période de 24 heures dans 734 des 736 points d’accueil existants. "L’objectif était de décrire la diversité des organisations et des fonctionnements de ces structures (comportement des patients, délais de prise en charge, difficultés éventuelles rencontrées par les équipes)", expose Gwennaëlle Brilhault de la Drees et de poursuivre : "depuis 2002, la situation a évolué, notamment du point de vue réglementaire (temps de travail des médecins, loi HPST, financements) et ce, dans un contexte de recours toujours croissant aux urgences".
On apprend ainsi que 78% des services d’urgences dépendent d’un établissement public, 6% du privé non lucratif et 16% du privé à but lucratif. Dans ces diverses structures, les temps d’attente pour être pris en charge varient. Mais globalement, l’étude a révélé qu’au moins 10 % des patients sont "hors délais", c’est-à-dire qu’ils attendent plus de 10 minutes après leur arrivée alors que la Société française de médecine d’urgence (SFMU) recommande que toute personne arrivant aux urgences soit évaluée en moins de 30 minutes.
Le Dr Albert Vuagnat, conseiller médical au bureau des établissements de santé à la Drees, évoque quant à lui une "médiane de 4 minutes après l’enregistrement. La prise en charge et l’administration des soins interviennent en moyenne 30 minutes après l’arrivée", énumère-t-il. Cependant, il reconnaît une "hausse de l’attente" durant les heures les "plus encombrées" (après-midi et soirée), délai qui varie aussi "selon les effectifs". "Si c’est grave, le patient ne doit pas attendre. Quinze minutes d’attente pour un infarctus du myocarde, c’est trop. Pour une crise d’angoisse, c’est gênant, mais c’est tolérable", commente le Dr François Braun, président de SAMU-Urgences de France.
Généralement le délai d’attente dépend du cas. Comme le souligne l’étude, "une plaie bénigne à recoudre chez un homme de 50 ans est moins urgente qu’une luxation d’épaule douloureuse chez un enfant". Par ailleurs, la Drees note également que les arrivées aux urgences ne sont pas équivalentes : 62% des patients viennent de leur propre initiative ou sur les conseils d’un proche, mais 24% sur les conseils d’un médecin et 15% sur les conseils du Samu. Seul 1% des patients est directement amené par le Samu et le Smur (Service médical d’urgence).
Enfin, l’étude dénonce que les patients ont recours aux urgences pas forcément pour des raisons strictement médicales : "un quart le fait pour bénéficier d’une prise en charge rapide ou d’examens réalisés sur place et près d’une personne sur huit pour un accès à une consultation spécialisée".