Illustration/SIPA- Maksim Blinov/ENPOL/SIPA
Vladimir Martynenko est la première personne suspectée dans l’accident d’avion qui a tué le patron de Total le 21 octobre dernier. Le Figaro nous rapporte le contenu de sa "confession".
Le 21 octobre dernier, jour où Christophe de Margerie a été tué, Vladimir Martynenko conduisait un engin sur la piste de décollage de l’aéroport moscovite de Vnoukovo, faisant de lui l’un des principaux accusés pour l’affaire du meurtre. Le Comité d’enquête russe l’accuse tout d’abord de conduite en état d’ivresse au moment des faits, avec 0,6 gramme d’alcool dans le sang. Ce résultat est fortement démenti par ses avocats aujourd’hui.
Sa déneigeuse se trouvait sur la piste de décollage de l’aéroport moscovite de Vnoukovo cette nuit-là et elle a été percutée par le Falcon. Vladimir Martynenko est actuellement placé en détention préventive pour deux mois à la prison numéro 5 de Moscou d’où il a écrit une lettre manuscrite adressée aux proches des victimes de la tragédie, dont Christophe de Margerie et les membres de l’équipage. Voici le contenu relayé par Le Figaro.
"J’ai le cœur déchiré" écrit Vladimir Martynenko, "et je ne sais pas comment transmettre ma souffrance à la suite de cette tragédie dans laquelle vos proches ont péri. J’ai moi-même une famille et je comprends combien il est épouvantable de perdre des parents. Je pense tout le temps à comment tout ceci a pu arriver. La nuit, cette interrogation ne cesse de tourner dans ma tête. Comme toujours, j’ai agi selon les instructions. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver, comment ils ont pu mourir et moi rester en vie. Je suis désespéré. Je ne sais pas comment continuer à vivre avec cette cicatrice dans le cœur. Tout ce qu’il me reste, c’est de prier Dieu pour qu’il allège vos souffrances. Je prierai pour les victimes et pour vous. Mon fils et mes enfants prieront également. Pardonnez-moi, si vous le pouvez."
Vladimir Martynenko promet par ailleurs de "collaborer" avec les enquêteurs avant de conclure "et si l’enquête établit ma culpabilité dans la tragédie, j’en répondrai quelle que soit la sévérité de la loi". D’après le Code pénal russe, l’auteur de la lettre est inculpé "de violation des règles de sécurité relatives à la circulation et à l’exploitation d’aéronefs, entraînant par imprudence la mort d’au moins deux personnes". A l’instar des quatre autres suspects, dont deux aiguilleurs du ciel, il risque jusqu’à sept ans de prison.