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Les expulsions, qui ont augmenté de 15% en 2013, ont surtout eu lieu vers nos voisins, selon le dernier rapport sur les centres et locaux de rétention administrative.
Le dernier rapport sur les centres et locaux de rétention administrative, repris par Le Parisien, constate en introduction que « la France a enfermé et enferme toujours autant de personnes étrangères, y compris les plus vulnérables ». Quelque 45 000 personnes, au total, dont 3607 enfants ont été ainsi privées de liberté l’année dernière. La durée est de onze jours en moyenne.
Intitulé « A l’aube de la réforme, un état des lieux alarmant », ce « bilan sans concession » est dressé par les cinq associations œuvrant dans les 50 centres et locaux de rétention de métropole et d’Outre-mer : Assfam, Forum-Réfugiés-Cosi, France terre d’asile, La Cimade et l’Ordre de Malte France.
« Enfermer pour expulser, afin de réduire le nombre d’étrangers en situation irrégulière sur notre territoire : tel est l’objectif affiché par les pouvoirs publics », rappelle le rapport. Or, s’il y a eu une hausse de 15% du nombre d’éloignements forcés en 2013, de 38 652 à 44 458, dont 20 823 depuis la métropole, ces derniers ont consisté à renvoyer ces personnes chez nos voisins.
Ainsi en France métropolitaine, « 60% des expulsions ont été réalisées vers un pays membre de l’Union européenne », relève David Rohi, de la Cimade. Parmi les ressortissants concernés figurent nombre de Roumains ou des étrangers en situation régulière dans un autre pays.
Le cas de l’Outre-mer, où 23 635 expulsions sont recensés, est encore plus grave : « En Guyane et à Mayotte, on renvoie sur l’autre rive du fleuve ou de l’île voisine », décrit Lucie Feutrier-Cook, de l’Ordre de Malte. Pour les associations, « ce constat interroge la pertinence d’une politique d’enfermement et d’éloignement extrêmement coûteuse sur le plan économique, et surtout humain ».
David Rohi est sans équivoque : « La machine à expulser est devenue folle et inadaptée. Or cette politique absurde ne parvient pas à réguler les flux migratoires ».