Le ministre de l’Intérieur a décidé durcir les règles du maintien de l’ordre pour apaiser les écologistes. Bernard Cazeneuve a donc annoncé sa volonté de bannir les grenades offensives.
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, dont les propos sont rapportés aujourd’hui par Le Figaro, se veut clair et direct : « La mort de l’affaire Rémi Fraisse par l’effet direct d’une grenade offensive pose clairement la question de leur maintien en service dans la gendarmerie qui en est seule dotée. Parce que cette munition a tué un jeune garçon de 21 ans et que cela ne doit plus jamais se produire, j’ai décidé d’interdire l’utilisation de ces grenades dans les opérations de maintien de l’ordre », a-t-il déclaré.
Cazeneuve veut donc se rattraper après la valse-hésitation consécutive à sa communication tardive sur les causes du décès de Rémi Fraisse, ce manifestant tué par une grenade offensive des gendarmes sur le site du futur barrage de Sivens, dans le Tarn, dans la nuit du 25 octobre.
Hier, il a annoncé des décisions qu’il a lui-même qualifiées d’« extrêmement fortes ». Les grenades lacrymogènes à effet sonore (GLI) seront utilisées obligatoirement par un binôme lanceur-superviseur. Les manifestations seront aussi obligatoirement filmées et une autorité civile représentant la préfecture devra être présente sur les lieux.
Les mesures étonnent, à l’heure où des milliers de policiers défilaient à Paris à l’appel du syndicat des gardiens de la paix, Alliance. Ils veulent dénoncer leur « mal-être » et leur sous-équipement.
Comme dans l’affaire Cahuzac et des révélations sur les écoutes dont fut l’objet Nicolas Sarkozy, Cazeneuve, « l’homme le mieux informé de France » laisse entendre qu’il n’a pas ou plus le pouvoir qu’on lui prête.
Il a même donné l’impression de botter en touche chez Christiane Taubira : « Lorsque j’apprends cet événement, je ne souhaite qu’une chose, c’est que la justice qui est déjà saisie de cette affaire communique. Elle ne le fait pas », a-t-il regretté.