Près de trois semaines après la mort du militant anti-barrage de Sivens, un procès-verbal confirme que les gendarmes ont très vite compris que c’est une de leurs grenades qui avait touché le jeune homme.
Le gouvernement cachait quelque chose et tarde à réagir, commente Le Parisien ce matin. Le procès-verbal en question, révélé hier, démontre que les gendarmes ont très vite compris avoir atteint le jeune homme avec l’une de leurs grenades, alors que le gouvernement et la hiérarchie policière ont mis plus de 48 heures à l’admettre.
Aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve soutient fermement que « rien n’a été caché ». « J’ai appris dans la matinée de dimanche la mort de Rémi Fraisse », a-t-il dit sur France Inter. Le drame étant survenu dans la nuit. « Je l’ai appris de mon cabinet et du directeur général de la gendarmerie, qu’une grenade offensive avait été lancée mais que les gendarmes considéraient qu’elle n’était pas à l’origine de la mort ».
Michel Sapin a précisé qu’auparavant, il n’y avait jamais eu de mort causée par ces grenades. C’est la raison pour laquelle les militaires n’ont pas imaginé que, cette fois, cela pouvait être le cas.
« Mon objectif est la vérité. L’affaire est judiciarisée alors aucune pression ne doit s’exercer sur la justice. Si je m’étais exprimé avant le procureur, on me l’aurait reproché », se défend-t-il en louant « la discipline que je me suis imposée ». Et d’insister : « Quand une procédure est ouverte, il faut s’interdire la moindre déclaration ».
Au même moment, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, résume : « Des précautions ont peut-être été prises pour éviter de parler à tort et à travers ». Il a assuré que « clarté, transparence et vérité » seront faites « le plus rapidement possible ».
Le ministre de l’Intérieur l’assure par ailleurs : « Les procès-verbaux de cette nuit là à Sivens n’ont jamais été portés à ma connaissance, à aucun moment. Ces éléments sont dans les mains du procureur. » Quant à la fermeté exigée envers les manifestants, « ce n’était pas mes consignes », assure Bernard Cazeneuve.