"Il est mort, le mec, là !", c’est ce qui ressort du procès-verbal qui retranscrit les conversations des gendarmes au moment de la mort de Rémi Fraisse, le jeune militant écologiste.
L’enquête sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse se poursuit. Un nouvel élément a été révélé au grand jour par Le Monde mercredi matin. Le quotidien a dévoilé les conversations des gendarmes qui sont intervenus sur le site du barrage de Sivens lors de la mort du jeune militant. Elles ont été extraites d’un procès-verbal daté du 29 octobre, retranscrivant le contenu d’une vidéo filmée par un agent durant les affrontements. Apparemment, ce dernier et ses collègues savaient déjà qu’une de leurs grenades était en cause au moment du drame, rapporte Libération.
Comme le révèle Le Monde, un gendarme muni d’une caméra a filmé les affrontements avec les manifestants. L’enregistrement a ensuite été retranscris, dans lequel on entend la réaction des gendarmes lorsque Rémi Fraisse s’effondre, touché par une grenade offensive. Ils "ont tout de suite eu conscience de la gravité de la situation", écrit le quotidien.
Au cours de l’intervention, l’on peut ainsi entendre les gendarmes s’inquiéter du sort de leur victime : "C’est bon, il va se relever ! Il va se relever, c’est bon !", se rassure un gendarme mais en vain, Rémi Fraisse ne se relève pas. Un peloton récupère le blessé : "Il respire ou quoi ?" s’inquiète le supérieur. L’infirmier de l’escadron tente alors les gestes de premiers secours. A 2h03 précis, un gendarme s’écrie : "Il est décédé, le mec ! Là, c’est vachement grave… Faut pas qu’ils le sachent", faisant référence aux militants. Des mots qui risquent de donner un coup d’accélérateur aux enquêtes judiciaires et internes.
Les informations du Monde semblent confirmer une chose : les gendarmes mobiles à Sivens ont immédiatement fait le lien entre les grenades et la mort de Rémi Fraisse. Ce que le gouvernement et la hiérarchie policière ont mis plus de 48 heures à admettre. Selon le décompte officiel, plus de 700 grenades en tout genre ont été tirées, dont 42 grenades offensives.