Lors d’une interview avec le Parisien, le directeur général de la gendarmerie nationale a révélé que « 23 grenades » ont été lancées lors de la manifestation contre le barrage de Sivens au cours de laquelle Rémi Fraisse est mort. Pour lui, "il n’y a pas eu de faute de la part du gradé qui a lancé cette grenade ".
Deux semaines après la mort de Rémi Fraisse, un opposant au barrage de Tarn, le patron de la gendarmerie nationale a évoqué les circonstances du drame au cours d’une interview avec le Parisien.
Interrogé sur leurs réactions par rapport aux différentes accusations auxquelles la gendarmerie fait face depuis ce drame, le général Denis Favier a annoncé "Je constate que bien des choses qui sont dites aujourd’hui ne sont pas conformes à la réalité. Nous sommes face à un drame, et, comme tout le monde, nous souhaitons connaître avec précision ce qui s’est passé. Je constate à la lecture de certains articles que la gendarmerie aurait voulu cacher des choses. C’est totalement faux, et je ne peux pas le laisser dire." Il raconte alors : " Nous avons immédiatement porté les faits à la connaissance de l’autorité judiciaire. Les faits se passent à 1 h 40, le parquet est avisé à 2 heures et notre autorité de police judiciaire locale à peine une demi-heure plus tard. Nous avons fait le maximum et nous continuons à le faire pour savoir ce qui s’est passé. "
Reconnaissant la violence des heurts " entre forces de l’ordre et zadistes " en début septembre, les autorités, ont selon lui "donné des consignes d’apaisement.". Il évoque alors la réunion qui s’est tenue « dans le calme » entre la préfecture de Tarn et les organisateurs de la manifestation. Malgré cela, "nous avons très vite compris qu’une frange radicale de casseurs viendrait se mêler aux manifestants pacifiques.", a-t-il indiqué.
Le Général explique par la suite que " Le préfet du Tarn, qui détient l’autorité publique, a fait appel aux forces de gendarmerie car il y avait des risques d’affrontement avec des contre-manifestants favorables au barrage. Il y avait aussi la crainte de voir des casseurs se rendre dans la ville proche de Gaillac. Enfin il fallait éviter le « piégeage » du site qui aurait compromis la reprise des travaux. ".
Quant aux grenades, il a annoncé que " Ces munitions ne peuvent être utilisées que dans deux situations : soit à la suite de violences à l’encontre des forces de l’ordre, soit pour défendre la zone liée à la mission confiée aux gendarmes. Il faut que le chef du dispositif donne son aval à son utilisation, et celui-ci a donné l’ordre en raison des menaces qui pesaient sur les effectifs". Précisant que " le tireur est un gradé et agit sur ordre de son commandant, après que les sommations d’usage ont été faites", il a martelé "qu’il n’y a pas eu de faute de la part du gradé qui a lancé cette grenade ".
Dans l’interview, le patron de la gendarmerie a également souligné qu’"Entre minuit et 3 heures du matin, ce sont 23 grenades qui ont été lancées". Par la suite, il a tenu à préciser qu’" Environ 400 le sont tous les ans, c’est dire que les affrontements ont été particulièrement violents. J’ai vu des officiers, présents dans la gendarmerie depuis trente ans, qui m’ont dit ne jamais avoir vu un tel niveau de violence. Nous sommes face à des gens qui étaient présents pour « casser » du gendarme."