Selon le rapport annuel du Secours catholique, 8,5 % des personnes que l’organisation aide avaient plus de 60 ans en 2013, contre 5 % en 2000. Les femmes sont les plus touchées par les difficultés.
Les temps sont durs pour Lucie, 61 ans, que Le Monde a interrogée. Elle dispose de 300 euros par mois, tout ce qui lui reste lorsqu’elle a payé son loyer de 650 euros et les frais de transport dont elle ne peut se passer car elle vit en zone rurale.
« Je pensais avoir une retraite tranquille. Avant le décès de mon mari, il y a deux ans, on arrivait à vivre correctement. Avec ma pension d’invalidité de 600 euros et les 500 euros de pension de réversion de mon mari, aujourd’hui, c’est dur », raconte-elle.
Lucie fait des travaux de couture pour des particuliers pour s’autoriser quelques extras. La jeune retraitée fait partie de ces séniors qui, sans être dans la misère, peinent à boucler ses fins de mois. Le Secours catholique atteste dans son rapport annuel que 8,5 % des personnes qu’il aide avaient plus de 60 ans en 2013, contre 5 % en 2000. Les plus touchées en difficulté sont les femmes, qui représentaient 61 % des plus de 60 ans.
Elles disposent de revenus très faibles : 772 euros mensuels, soit 215 euros de moins que le seuil de pauvreté. Cet état des choses reflète la vie au travail plus désordonnée que celle des hommes : les soucis de carrière, les grossesses, l’éducation des enfants accaparent leur budget constitués de temps partiels.
Statistiquement, les seniors sont moins touchés par la pauvreté que l’ensemble de la population : les plus de 65 ans sont 9,3 % à vivre dessous du seuil de pauvreté qui est de 987 euros par mois, contre 14,3 % toutes tranches d’âge confondues.