SIPA
Après une guérison spontanée de deux hommes infectés par le VIH suite à l’intégration de ce rétrovirus neutralisé dans leur ADN, il semblerait que l’homme soit son propre remède face au sida.
Les deux patients sont infectés par le virus sans jamais afficher de symptômes cliniques et sans aucun signe du virus dans le sang, ont annoncé l’équipe de chercheurs français ayant découvert un remède pour "guérir du Sida". Aucun des deux n’a reçu un traitement. Dans le rapport de leurs travaux publiés ce mardi et rapporté par 20 Minutes, "la guérison spontanée apparente de deux hommes infectés par le virus du sida (VIH), dont l’un depuis 30 ans, serait due à l’intégration de ce rétrovirus dégradé et neutralisé dans leur ADN".
D’après, Didier Raoult, professeur à la faculté de médecine de Marseille, spécialiste des microbes de la Fondation Méditerranée Infection de Marseille et coauteur avec l’équipe du Pr Yves Lévy à Créteil (Inserm) en France, « cette observation représente une piste pour la guérison ». Grâce à l’analyse, on a pu reconstituer le virus perçu dans le génome de ces patients. Par conséquent, les chercheurs ont pu démontrer qu’il "était inactivé par un système d’interruptions de l’information délivrée par les gènes du virus", explique-t-on dans les colonnes de 20minutes. Ce système, dit de "codon-stop", représente la fin de la traduction d’un gène en protéine. Ainsi, le virus ne peut plus se multiplier mais il est toujours présent à l’intérieur de l’ADN des patients.
Ces interruptions résulteraient d’une enzyme connue, l’Apobec, qui figure parmi l’arsenal des humains pour combattre le virus, mais qui est généralement inactivée par une protéine du virus (la protéine « vif »). "Ce travail ouvre des perspectives de guérison par l’utilisation ou la stimulation de cette enzyme, et de détection, chez les patients nouvellement infectés, de ceux ayant une chance de guérir spontanément" soulignent les auteurs.
Le Pr Raoult pense qu’il pourrait aussi amener une révision de la définition de la guérison qui aujourd’hui se base simplement sur l’idée de faire disparaître le virus de l’organisme. Cette hypothèse découle également d’une observation faite chez des koalas. En effet, il a été conclu qu’un virus de singe, à l’origine de cancers et de leucémies, a conduit à la guérison après l’intégration et la neutralisation du virus dans leur génome, a précisé le Pr Raoult.
Le patient âgé de 57 ans était confirmé séropositif il y a 30 ans de cela après un diagnostic en 1985. Ce dernier paraît immunisé. En revanche, l’infection du VIH du second, un Chilien de 23 ans, date de 2011, mais il a probablement été contaminé trois ans plutôt en Amérique du sud.