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Deux personnes ont été placées en garde à vue dans l’enquête antiterroriste sur les complicités dont aurait pu bénéficier Mohamed Merah pour commettre ses crimes au nom du djihad en mars 2012.
C’est à une source judiciaire qu’on doit l’information relayée par Le Figaro aujourd’hui. L’une des deux personnes mises en examen est Olivier Corel, présenté comme à la tête de la filière jihadiste d’Artignat, une commune dans l’Ariège. Il a été mis en garde à vue hier après-midi.
Ce sexagénaire, surnommé le "l’émir blanc", avait été cité dans une affaire de filière toulousaine d’enrôlement de jihadistes pour combattre en Irak, qui avait abouti par des condamnations en 2009. Il avait bénéficié d’un non-lieu à l’époque.
Abdelghani Merah, l’aîné de la fratrie Merah, qui est en mauvais termes avec le reste de la famille, avait accusé Corel d’avoir été "au courant de tous les faits et gestes de Mohamed" mais aussi de ses "intentions". C’est d’ailleurs Corel qui avait marié Mohamed Merah suivant le rite salafiste, selon ses affirmations.
Olivier Corel avait qualifié les actes de Mohamed Merah de "bêtises" dans un reportage diffusé par M6 en 2012. On ignore encore pour l’heure l’identité de la deuxième personne placée en garde à vue.
Les policiers, sous l’autorité des juges antiterroristes parisiens ont entendu des dizaines de personnes en garde à vue pour essayer de savoir comment Merah s’était procuré les armes et quels soutiens il avait pu bénéficier, depuis les tueries de Toulouse et Montauban.
La plupart des gardés à vue avaient été remis en liberté, mais trois personnes ont été mises en examen : Abdelkader Merah, le frère de Mohamed, Mohamed Mounir Meskine, un ami de quartier et Fetha Malki, soupçonné d’avoir fourni une partie de l’armement de Mohamed Merah.