Illustration-SIPA
Mesure phare de François Hollande pour lutter contre le chômage, le dispositif emploi d’avenir a réussi à toucher sa cible. Mais certains points sont à améliorer.
Lors de la présidentielle, François Hollande s’était engagé à créer 150 000 emplois d’avenir, des contrats-aidés pour les 16-25 ans ayant quitté l’école avec peu ou pas de diplômes. Un objectif quasi-atteint, rapporte Le Figaro. En effet, d’après une étude de la Dares (ministère du Travail) publiée le 30 octobre 2014, depuis le début du dispositif, 141 000 jeunes ont été recrutés en emploi d’avenir et 14 000 ont vu leur contrat d’un an renouvelé, soit 155 000 entrées en emploi d’avenir au total.
Les trois quarts de ces emplois (115 000) ont été conclus dans le secteur non marchand. En juin, 45 000 autres contrats ont été rallongés pour 2014, en plus des 50 000 déjà prévus (soit à travers de nouveaux postes soit des renouvellements). Par ailleurs, la semaine passée, les députés ont voté en commission en faveur de 15 000 contrats supplémentaires qui vont s’ajouter aux 50 000 budgetés pour 2015.
Ces contrats, qui ont été mis en place en 2012, dans le cadre de la loi du 16 octobre 2012, ont comme cible les jeunes de 16 à 25 ans peu ou pas qualifiés. Ils sont destinés principalement au secteur non marchand, mais ont été petit à petit ouverts au privé. Les conditions ont aussi été assouplies pour les jeunes résidant dans une zone urbaine sensible, une zone de revitalisation régionale ou en outre-mer.
Bien que l’objectif ait été atteint, les résultats négatifs en matière de chômage tentent toujours d’accroître. Selon Figaro, ces emplois subventionnés ne résolvent pas le problème de fonds du chômage. En effet, les personnes concernées échappent pour un temps au chômage. À long terme, les bénéficiaires de contrat aidé, sauf s’ils l’ont effectué en entreprise, s’insèrent mal. Selon les résultats d’enquêtes, à peine 36% des personnes ayant effectué un tel contrat dans le secteur public et les associations en 2012 étaient en emploi six mois plus tard.
Par ailleurs, le manque de formations est flagrant. Dans les faits, si 43% des jeunes recrutés entre novembre 2012 et juin 2013 ont été formés, seuls 7% ont suivi une formation qualifiante. Pire encore, 38% des emplois d’avenir sont des contrats de moins d’un an (renouvelable), une durée trop courte pour apprendre un métier.
Enfin, certains observateurs pointent du doigt le budget alloué à ce dispositif : 470 millions en 2013, 1,4 milliard en 2014 et 1,3 milliard en 2015. Pour certains, un tel budget aurait été mieux utilisé à soutenir l’alternance qui, elle, débouche à 70% sur un emploi durable.