Ebola/SIPA
Les équipes de MSF expérimenteront en novembre dans le nouveau centre de soin de Macenta, en Guinée forestière des tests rapides pour Ebola.
Comme cité par Libération, la France va expérimenter des tests de diagnostic rapide pour Ebola en Guinée, notamment ceux mis au point par le CEA qui donnent une réponse en moins de 15 minutes, d’après le Pr Jean-François Delfraissy. Le coordonnateur de la lutte contre Ebola pour la France a estimé que l’arrivée de tests fiables grâce auxquels l’on peut réaliser des diagnostics rapides de cette maladie permettrait de "changer la donne". Le Pr Delfraissy a annoncé lors du point presse hebdomadaire sur Ebola au ministère français de la Santé que "cela changerait la donne d’avoir non pas un résultat en six heures (avec les tests classiques de laboratoire, tel qu’actuellement pratiqués, ndlr) mais en un quart d’heure seulement".
Sachant que ces tests seront expérimentés dans le nouveau centre de soin de Macenta, en Guinée forestière, Pr Delfraissy espère obtenir "des données assez fiables sur leur utilisation sur le terrain d’ici début décembre". Ce dernier de préciser qu’il sera notamment question de tester le procédé établi par le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), "qui a l’air assez solide".
L’ouverture prochaine du nouveau centre de soins de Macenta doté de 50 lits, géré par la Croix rouge française est estimée "probablement à la fin novembre". S’en suivra ensuite l’ouverture de trois autres centres plus petits ailleurs en Guinée avant la fin décembre. D’après la ministre de la Santé, Marisol Touraine devant le Sénat, une équipe de 12 "réservistes sanitaires" français s’envolera samedi pour Guinée afin d’"installer" le centre de Macenta. Le Pr Delfraissy a par ailleurs garanti l’ouverture, "courant décembre", d’un centre de soins spécifique destiné au personnel soignant guinéen contaminé par Ebola, près de Conakry, et géré par l’armée française.
De son côté, Bernadette Murgue, directrice adjointe de l’Institut de Microbiologie et Maladies Infectieuses (IMMI) a affirmé qu’une étude (de type "cohorte") sur les Guinéens qui ont subsisté face au virus Ebola devrait parallèlement être établie "assez rapidement". Le responsable de souligner : "on voudrait déjà savoir s’il y a des séquelles cliniques et psycho-sociologiques" chez ceux qui ont survécu face au virus. Dans les précisions apportées par Pr Delfraissy, ce dernier a estimé que "le drame sanitaire est au sud" mais pas au nord où le risque d’une épidémie, en France particulièrement, "est extrêmement faible". En Occident, "il faut s’attendre, dans les semaines qui viennent, à avoir quelques cas. Mais quelques cas ne font pas une épidémie", a-t-il martelé. Alors que la France se concentre surtout dans la lutte contre Ebola sur la Guinée, les Etats-Unis s’intéressent en particulier aux cas du Liberia, la Grande-Bretagne et la Sierra-Leone.
Aucun nouveau cas suspect d’Ebola n’a été observé en France depuis une semaine, a rapporté le directeur général de la santé (DGS), Benoît Vallet. Au total, le nombre de cas "possibles" dans l’Hexagone remonte à 18 selon le vocable du ministère, mais tous ont été reconnus "négatifs" après analyses en laboratoire.