Remi Fraisse, le jeune militant tué dimanche sur le site du barrage contesté de Sivens (Tarn) a été victime d’une "explosion". Sa famille va porter plainte pour homicide involontaire.
On ne sait pas encore si l’explosion a été causée par une grenade lancée par les forces de l’ordre ou autre chose, rapporte le JDD aujourd’hui, citant le procureur d’Albi. La famille de la victime va porter plainte pour homicide involontaires "par une ou plusieurs personnes dépositaires de l’autorité publique".
Le procureur d’Albi a tenu une conférence de presse, suite à l’autopsie du corps de la victime, âgée de 21 ans. "La plaie importante située en haut du dos de Rémi Fraisse a été causée, selon toute vraisemblance, par une explosion", a indiqué le procureur Claude Dérens. Mais l’origine de cette explosion n’a pas encore été déterminée.
Des analyses doivent à présent établir si "une grenade, lancée depuis la zone où les gendarmes étaient retranchés", a pu être "à l’origine" de cette explosion, a ajouté le magistrat. Les résultats pourraient être connus aujourd’hui.
D’après différents médias, une grenade aurait pu effectivement atteindre Remi Fraisse, découvert mort au moment d’affrontements avec les forces de l’ordre. Mais "aujourd’hui aucun élément ne permet d’affirmer, ni d’infirmer cette possibilité", a souligné le procureur.
Claude Dérens a aussi précisé que "la déflagration a été forte puisque le jeune homme a été projeté au sol de façon violente" et "selon le médecin légiste, la mort a été instantanée". Selon le magistrat, "il faut attendre les résultats d’analyses" effectuées au laboratoire de police scientifique de Toulouse pour connaître "le rôle déterminant - ou pas - de la grenade qui aurait été lancée, pour expliquer si elle est à l’origine de l’explosion".
"Selon les premiers éléments que nous avons recueillis, la mort a eu lieu dans le contexte d’affrontements avec les gendarmes vers 02h00 du matin", avait indiqué dimanche Ben Lefetey, porte-parole du collectif Sauvegarde de la zone humide du Testet, qui regroupe la majeure partie des opposants au projet de barrage.
"Nous ne disons pas que les forces de l’ordre ont tué un opposant, mais un témoin nous a dit que le décès s’était passé au moment d’affrontements", a-t-il souligné. "Un témoin dit avoir vu quelqu’un s’effondrer lors d’affrontements et être enlevé par les forces de l’ordre".