La député européenne, qui a croisé une femme portant le voile intégral gare de l’Est, a demandé à la police d’intervenir. Le rapport de police l’accable, la jugeant « très agressive ».
Nadine Morano s’est rendue dans un commissariat pour demander qu’on interpelle la femme voilée, mardi, rappelle aujourd’hui BFM TV. Mercredi, le rapport de police a été rendu public par France Bleu, décrivant une Nadine Morano "très énervée", "extrêmement agressive" et "aveuglée par ses exigences".
"Il y a une femme voilée intégralement dans la gare. C’est scandaleux, nous sommes en France, il y a des lois à faire appliquer. Où est la police ? Je veux qu’on interpelle cette femme !", a dit l’eurodéputée UMP "s’exprimant à haute voix", en arrivant à l’accueil. "La personne était très énervée et a eu une attitude extrêmement agressive à notre encontre", raconte l’auteur du rapport.
Face à cette "attitude surprenante et agressive", le policier, ne reconnaissant pas l’ex-ministre, demande à Nadine Morano une pièce d’identité. Celle-ci, tendant un passeport à son nom, s’offusque et s’écrie : "Comment ?!!! Vous ne me connaissez pas ?!! C’est incroyable !! Vous ne regardez jamais la télé ?! Je suis ministre ! Je suis députée madame Morano…".
Le policier décroche le téléphone pour demander l’intervention d’un gradé : "Nous avons tout de même tenté d’expliquer à Madame Morano, sans y parvenir, que sa demande ne présentait aucun caractère d’urgence immédiat, et qu’en l’occurrence, nous ne parlions là que d’une infraction contraventionnelle", écrit-il. Mais Nadine Morano, "aveuglée par ses exigences" et reste au téléphone alors que le policier lui parle, s’impatiente et quitte le poste deux minutes avant l’arrivée de gradés.
Très remonté, le policier s’interroge : "Une ancienne personnalité serait-elle supérieure aux autres, pouvant exiger de fonctionnaires de Police qu’ils ferment un poste pour une infraction contraventionnelle non constatée ?" Et de lâcher : "Si jamais des sanctions disciplinaires venaient à être envisagées (…) je me réserve toutes les voies de recours face à cette situation inacceptable".
Nadine Morano n’a pas eu la même impression dans le commissariat, comme elle le dit sur RMC : "Les policiers m’ont parfaitement bien accueillie. L’un est venu sur le quai, l’autre a vérifié mon identité, ce qui est parfaitement normal. Heureusement que je ne suis pas reconnue par tout le monde".
Elle défend ainsi sa position : "Dans la période où nous vivons, avec les appels au jihad et ce manque de respect permanent de cette loi (de 2010 interdisant la burqa dans les lieux publics, ndlr), il était de mon devoir de signaler la présence de cette personne en burqa - dont on ne sait d’ailleurs pas qui est en dessous-, et qui trimbale une valise avec elle. Je suis désolée mais ça crée la suspicion et l’angoisse".