Le colloque contre la prostitution des enfants s’ouvre aujourd’hui, l’occasion pour l’Association contre la prostitution des enfants de lancer un cri d’alarme.
On préfère occulter le sujet au pays des droits de l’Homme, commente aujourd’hui le site 20minutes.fr. Armelle Le Bigot Macaux, la présidente de l’Association contre la prostitution des enfants, interpelle l’opinion publique au sujet de cette réalité qui fait désormais partie du paysage français.
« Le sujet est tellement tabou, que l’on manque de chiffre précis », dit-elle à propos du nombre exact des mineurs qui se prostituent en France. « Mais de source officieuse, grâce aux retours des associations de terrain, on sait qu’entre 5 000 et 8 000 mineurs se prostituent aujourd’hui en France. Et le phénomène a tendance à s’amplifier », explique-t-elle.
Ces mineurs proviennent de différentes origines, mais les deux tiers d’entre eux sont étrangers, poursuit Mme Le Bigot Macaux qui cite des pays comme la Roumanie et quelques pays d’Afrique : Sierra Léone, Nigeria, Ghana, Cameroun… Ils sont souvent âgés de 15 à 18 ans.
« Ils monnaient leur corps pour survivre. Ils sont généralement embringués dans des réseaux et surveillés par des proxénètes. Les autres sont Français, le plus souvent en situation de rupture familiale et vendent leur corps occasionnellement, la plupart du temps de leur propre initiative », raconte la présidente.
De nouvelles formes de prostitution voient le jour aujourd’hui en France, d’après Mme Le Bigot Macaux : « Dans certains lycées, on sait que des adolescentes font des fellations pour 25 euros afin de se payer des objets ou des vêtements. Elles se prostituent sans même en avoir conscience. Plusieurs faits divers font aussi état de jeunes hommes qui incitent leurs petites amies à monnayer leur corps pour s’offrir ensuite des belles choses ».
Internet est pour quelque chose dans l’émergence du phénomène, selon toujours Mme Le Bigot Macaux, « en facilitant l’accès des jeunes à la pornographie et multipliant les canaux pour que les clients prédateurs et les adolescents puissent entrer en contact ». En effet, selon l’Association française de promotion de la santé scolaire, un tiers des usagers des sites pornographiques sont des adolescents.