SIPA
L’assassinat d’Hervé Gourdel continue à susciter des vagues d’indignation.
Un collectif composé de médecins, politiques, avocats de confession musulmane exprime la répulsion que lui inspire ce meurtre.
Afin de donner une tribune plus large à ce collectif d’intellectuels français musulman, Le Figaro a décidé de mettre en ligne aujourd’hui l’intégralité du communiqué signé entre autres par Bariza Khiari, première vice-présidente du Sénat, Ghaleb Bencheikh, président de la conférence mondiale des religions pour la paix, Marwane Ben Yahmed, directeur de la publication de Jeune Afrique ou de Kamel Maouche, avocat au barreau de Paris.
« Un de nos compatriotes, tombé entre les mains d’un groupe de barbares fanatisés, vient d’être assassiné et a rejoint ainsi la liste des otages qui ont servi d’exutoire au nom d’un prétendu islam dans lequel aucun de nous ne se reconnaît nullement » s’insurgent-ils en introduction.
L’appropriation de l’Islam par les groupes extrémistes scandalise les membres du collectif : « Nous dénions à ces êtres sauvages le droit de se revendiquer de l’islam et de s’exprimer en notre nom. Les supplices et la mort qu’ils ont infligés à nos frères chrétiens, yazidis ou musulmans, en Syrie, en Irak, au Nigeria et ailleurs, nous ont révulsés et nous ont rendus encore plus malheureux de ne pouvoir faire rien d’autre que d’exprimer notre solidarité et notre immense compassion ».
« Faut-il pour autant se contenter d’exprimer notre solidarité sans aller plus loin dans l’expression de notre fraternité ? » « Non ! » répondent-ils, « car il est de notre devoir, au nom précisément de cette religion de paix et du véritable islam, d’appeler tous les musulmans qui veulent rester fidèles à ces valeurs cardinales, à exprimer, là où ils sont et quelles que soient les circonstances, leur dégoût devant cette ultime manifestation de la barbarie ».
Le communiqué se termine par l’expression de la solidarité avec les proches des victimes de l’extrémisme : « Personne ne peut s’arroger le droit de s’exprimer en notre nom, et, pour mieux attester de notre solidarité dans les circonstances dramatiques actuelles, nous revendiquons l’honneur de dire que nous sommes aussi de sales Français ».