Le géant du web a répondu aux questions des internautes au Forum des images à Paris. Quelques 135 000 demandes ont été soumises par des internautes à travers l’Europe.
Aucun consensus n’a été trouvé à l’issue de la réunion publique organisée dernièrement à Paris par le géant américain, rapporte le site 20minutes.fr. Après avoir été assailli par 135 000 demandes d’internautes reçues à travers l’Europe portant sur 470.000 URL (adresses Internet), Google voulait montrer sa bonne volonté à écouter les critiques des internautes soucieux d’effacer leurs traces sur Internet.
Au mois de mai, la Cour de justice européenne (CJUE) a consacré le droit de faire supprimer des moteurs de recherche les liens vers des pages comportant des informations personnelles.
David Drummond, vice-président du groupe, a rappelé que « quand on fait une requête sur Google, on suppose qu’on obtient l’information que l’on recherche ». Google « n’a pas vraiment bien accueilli » cet arrêt sur le déréférencement, a-t-il dit.
Google a décidé de lancer ces consultations publiques pour « mettre en balance les droits d’un individu à la vie privée par rapport au droit du public à l’information », explique-t-il, vu que « les termes édictés par la Cour sur ce qui devrait être retiré sont vagues et subjectifs ».
Ni la Cnil (Commission nationale informatique et libertés), ni les autres autorités européennes de protection des données n’ont accepté de participer aux réunions de cette tournée de Google, même si la Cnil observe le processus.
« C’est un problème inédit sur un sujet éminemment compliqué », a souligné Clarisse Girot, conseillère auprès de la présidente de la Cnil. « Il faut faire un équilibre entre le droit à la protection des données, la liberté d’expression et la liberté d’information du public » et « Google va devoir faire dans la dentelle », note-t-elle.
En Europe, ce sont les internautes français qui ont été les plus nombreux à envoyer des demandes de déréférencement. Mais lors de la rencontre, seulement quelque 150 personnes seulement étaient venues assister aux discussions du comité d’experts.
Le psychiatre Serge Tisseron estime qu’« une information déposée par quelqu’un ou avec son accord ne devrait jamais pouvoir être retirée, c’est seulement quand elle est déposée sur quelqu’un que cela doit être possible ». Il craint que l’on passe « du droit à l’oubli au droit au déni ».
Les avis sont plus convergents sur le fait que les personnes publiques ne devraient pas bénéficier du droit à l’oubli. « Les résultats d’une recherche » sur une personne qui « comporterait des propos racistes ou antisémites relève clairement du droit à l’oubli » juge Benoît Louvet, avocat de la Licra, qui demande néanmoins la vigilance sur « les demandes liées aux crimes contre l’humanité car l’enjeu pour la mémoire est extrême ».