L’ex-trader veut la vérité. Il estime que des zones d’ombre planent sur l’affaire dont il se sent le bouc émissaire…
Il a adressé sa requête à la cour d’appel de Versailles. Cette dernière a renvoyé pour le 13 novembre l’examen de la demande de Jérôme Kerviel, une requête d’expertise indépendante des pertes que la Société générale lui impute. La cour a fait droit à la demande des avocats de la banque qui estimaient ne pas avoir eu assez de temps pour examiner de nouvelles conclusions transmises mardi en fin de journée par la défense de l’ancien trader.
Le procureur a émis des réserves à cette demande et a estimé qu’elle aurait pu être examinée en même temps que les débats au fond. La cour a préféré cependant fixer une nouvelle audience dédiée à cette demande d’expertise, avant de se pencher sur le fond de l’affaire.
Pour donner corps à la thèse qui prête à la banque un rôle actif et non passif, Jérôme Kerviel et sa défense veulent obtenir cette expertise indépendante qui leur a toujours été refusée jusqu’ici. Ils réfutent en premier lieu, le montant de la perte présentée par la Société générale, un montant s’élevant à 4,9 milliards d’euros, les conditions dans lesquelles a été réalisée cette perte et le degré d’implication de la banque. "Cette expertise est primordiale pour moi", avait déclaré l’ancien opérateur de marché lors d’une première audience technique à Versailles, le 10 juin. D’après lui elle "démontrera que la banque n’a pas perdu d’argent. Il n’y a pas de perte".
Dans le combat que l’ex-trader veut mener jusqu’au bout, il est soutenu par des personnalités issues de divers horizons, telles que l’évêque de Gap, Mgr Jean-Michel di Falco, le leader du Parti de gauche (PG), Jean-Luc Mélenchon, en passant par le député UMP Georges Fenech.