Bernard Tapie / Crédit SIPA
Une affaire vieille de 21 ans remise à la surface : les policiers de la brigade financière auraient conclu que l’homme d’affaires n’avait subi aucun préjudice lors de la revente d’Adidas par le Crédit lyonnais…
Le rapport cité par Le Monde dit que "Les faits ayant pu être établis par les investigations ne permettent pas de donner crédit à la thèse de M. Tapie et aux conclusions des arbitres". L’arbitrage n’avait donc pas sa raison d’être. Pourtant, la sentence arbitrale prononcée en 2008, avait octroyé 403 millions d’euros à Bernard Tapie, dont 45 millions d’euros au titre du préjudice moral.
L’affaire a eu lieu en 1993. Depuis, des années se sont écoulées ; les hommes dans les rouages du système ont changé, donc on pouvait reconsidérer l’affaire. Le tribunal s’est ainsi ressaisi du dossier. Les juges d’instruction soupçonnent que le verdict de l’époque soit le résultat d’un "simulacre" d’arbitrage organisé avec l’aval du pouvoir de l’époque. Sont mis en doute les liens qu’il y avait entre un des trois juges arbitres, Pierre Estoup et Bernard Tapie.
Bernard Tapie s’est dit indigné : "Faut arrêter tout ce cirque", a-t-il crié au micro de France info. Il trouve scandaleux que l’on remue une affaire sur laquelle le tribunal s’est prononcé. Il condamne la manière dont ce dossier est traité par les magistrats, les policiers et les journalistes.
Bernard Tapie est le premier personnage de l’affaire mis en examen. Les trois autres sont Pierre Estoup (juge-arbitre du dossier en 1993), Stéphane Richard (ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde au ministère de l’économie) et Christine Lagarde. L’examen se rapporte à une escroquerie en bande organisée.