Le taux d’absentéisme des salariés du privé a connu une baisse en 2013. Toutefois, cette situation a coûté près de 9 milliards d’euros aux entreprises.
L’année 2013 a enregistré un recul du taux d’absentéisme. Si en 2012, le pourcentage d’absentéisme des salariés du privé s’élevait à 18 %, en 2013, il a chuté à 6 %. Cela représente à priori une bonne nouvelle sachant que le taux national d’absentéisme est passé de 4,53 % en 2012 à 4,26 % un an plus tard. D’après les explications fournies par la sixième édition du baromètre de l’absentéisme du cabinet Alma Consulting Group rapportées par le Figaro, "les salariés du privé ont ainsi cumulé en moyenne 15,6 jours d’absence en 2013, contre 16,6 jours un an auparavant."
Malgré cette baisse, les chiffres ne sont pas pour autant très satisfaisants. Premièrement, le nombre de ces absences ayant pour cause la maladie, l’accident de travail, les problèmes de trajet et autres maladies professionnelles "reste à un niveau très élevé par rapport à l’historique", constate Yannick Jarlaud, directeur du département RH chez Alma Consulting. Il a souligné que le taux était de 3,84 % en 2011.
Deuxièmement, il faut noter que derrière cette baisse se cache une explosion des coûts directs pour les entreprises privées. Ces dernières ont dépensé près de 8,83 milliards d’euros, contre 6,98 milliards en 2012. Quelle est la cause de cette hausse des charges ? Les patrons ont procédé au remplacement des salariés absents en 2013 comparé à l’année précédente, ce qui a augmenté leurs charges de 1,7 %.
Le secteur des transports est la première branche enregistrant un taux d’absentéisme le plus élevé avec 6,76 %, soit 24,7 jours d’absence en moyenne. "Un quart de l’absentéisme dans ce secteur est lié aux accidents du travail. Nous tirons la sonnette d’alarme, il y a un gros travail de prévention à faire", fait remarquer Yannick Jarlaud. À l’inverse, le bâtiment (2,95 %) et l’industrie (3,43 %) détiennent les premières places en termes d’assiduité, car ces secteurs "ont une politique de santé au travail plus mature et en tirent les fruits", rajoute-t-il.
Si l’on compare les chiffres par secteur géographique, les salariés en Méditerranée (6,44 %) et en Rhône-Alpes (5,21 %) sont les plus souvent absents, bien que le Nord et l’Île-de-France affichent eux aussi un niveau très soutenu (4,7 %). "les ouvriers sont les plus absents (4,4 %), avec un taux de remplacement de 93 %, alors que les cadres affichent un taux d’absence très bas (2,14 %) et ne sont remplacés que dans 28 % des cas.", note-t-on dans le rapport.
Face à ce taux d’absentéisme, Alma Consulting a pour la première fois questionné les DRH et les salariés des entreprises. Ces derniers se sont mis d’accord sur différents points dont l’efficacité des crèches pour les enfants du personnel, les formations et la montée en compétence, ou encore le renforcement de la sécurisation des machines.
Par ailleurs, 93 % des DRH insistent sur des échauffements/étirements à la prise de poste ou sur l’ergonomie des postes de travail pour diminuer les absences. De leur côté, 89 % des salariés sont plus prosaïques et se penchent pour l’incitation financière. La conclusion de Yannick Jarlaud en est tout autre. "Dans la réalité, le levier financier n’est pas durablement efficace", a-t-il déclaré. Yannick Jarlaud de terminer en indiquant que "l’absentéisme est l’indicateur d’un malaise social qui nécessite d’agir sur les causes profondes".