François Rebsamen - Ministre du Travail / Crédit SIPA
Le ministre du Travail, François Rebsamen, s’est attaqué de front au problème de l’emploi en France en renforçant le contrôle des chômeurs. Les réactions fusent.
Ce mardi 2 septembre, jour de la rentrée scolaire, le ministre du Travail, François Rebsamen, a demandé à Pôle Emploi de "renforcer les contrôles" pour vérifier que les chômeurs "cherchent bien un emploi", estimant qu’une "sanction" était nécessaire dans le cas contraire. "Je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles pour vérifier que les gens cherchent bien un emploi", a déclaré le ministre sur iTélé. "Il faut qu’il y ait, à un moment, une sanction", a-t-il ajouté.
Cette déclaration a ravivé le débat au sein des socialistes. En particulier du côté des frondeurs. Ainsi, Gérard Filoche, membre du bureau national, trouve le discours du ministre "scandaleux". "Je sors d’un enregistrement aux Echos pour parler de mon ami Francois Rebsamen ancien LCR qui traque les chômeurs plutôt que le chômage", déclare-t-il sur Twitter. Quant à la député PS du Doubs, Barbara Romagnan, le contrôle des chômeurs est "une étrange façon de lutter contre le chômage".
Toujours sur Twitter, le président du Conseil général de l’Essonne, Jérôme Guedj, reconnaît qu’il faut contrôler et sanctionner les abus, mais regrette que l’on jette ainsi "l’opprobre sur l’ensemble des chômeurs". "Dans la bataille contre le chômage l’abus le plus important ce sont les aides publiques versées aux entreprises qui ne jouent pas le jeu pour la bataille de l’emploi", tacle-t-il en faisant allusion à "Auchan qui encaisse 120 millions d’euros de CICE et qui va quand même supprimer 330 emplois".
Eric Aubin, membre de la direction de la CGT chargé de l’emploi, a également accusé le gouvernement d’avoir trouvé comme "seule solution" pour faire baisser les chiffres du chômage de "sanctionner les chômeurs".
A l’UMP, en revanche, on salue le discours du ministre. "le ministre a raison de vouloir renforcer les contrôles", a ainsi déclaré Eric Woerth sur iTélé. "Que F. Rebsamen veuille lutter contre la fraude est un retour à la raison", affirme de son côté Hervé Mariton.
D’autres rappellent qu’en 2012, Nicolas Sarkozy l’avait déjà proposé. "Rebsamen demande de renforcer la recherche des "faux chômeurs" … il a raison, mais pourquoi PS hurlait à la mort quand la droite le faisait ? ", tweete Roger Karoutchi, l’ancien secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement du temps de François Fillon.
Le syndicat Force Ouvrière se dit "abasourdi" par l’annonce du ministre. Le secrétaire général de FO chargé de l’emploi a toutefois reconnu "Bien évidemment, les demandeurs d’emploi ont des obligations en terme de recherche d’emploi, ils sont déjà contrôlés par Pôle emploi".
Pour François Rebsamen, qui a reconnu la semaine dernière "un échec" du gouvernement après la publication des nouveaux chiffres mensuels du chômage, on n’a pas encore "tout essayé". "La formation, l’éducation, la recherche : c’est là-dessus qu’on est en retard", a-t-il déploré.