Les murs de la mosquée de Cognac, dans le sud-ouest de la France, ont été gravés d’une croix gammée et d’une croix celtique dans la nuit de samedi. Il y a presque un an, l’édifice avait fait l’objet d’actes similaires.
Des tranches de jambon ont également été jetées sur le perron de la salle de prière située dans une maison de ville rue de la Société vinicole, rapporte aujourd’hui Le Figaro. C’est l’imam Ahmed Bouhoudi, président de l’Association cultuelle et culturelle des musulmans de Cognac, qui a constaté les actes de vandalisme hier matin, aux alentours de 8 heures. L’homme a déposé plainte quelques heures après au commissariat de la ville.
Il y a presque un an, jour pour jour, la mosquée avait fait l’objet d’actes similaires dans la nuit du 19 au 20 août 2013. Sur les murs de la maison, des inscriptions "à mort les bougnoules" et "rentrez chez vous" ainsi qu’une croix chrétienne et gammée avaient été inscrites. Des tranches de rôtis de porc et des tracts injurieux étaient également éparpillés devant la bâtisse.
L’enquête n’avait pas permis de retrouver l’auteur des faits. Ce matin, au regard de la date, Kader Bouazza se montrait perplexe : "Il s’agit exactement du même mode opératoire. Vous reconnaîtrez que c’est troublant". Une suspicion que partage Abdallah Zekri, président de l’Observatoire contre l’islamophobie : "C’est le même groupe qui a du venir célébrer l’anniversaire de la dégradation de la mosquée l’an dernier ".
Michel Gourinchas, le maire de la commune, a dénoncé cet acte jugé "scandaleux ". Il devrait rencontrer les acteurs locaux de la communauté musulmane dans l’après-midi. Les constatations des enquêteurs, réalisées dans la matinée, "ne permettent pas d’identifier un auteur", révèle Cyril Vidalie, vice-procureur d’Angoulême. " Une enquête est ouverte mais on sait qu’il n’y a pas eu d’incidents récents, et l’imam n’a pas signalé de provocation particulière, que ce soit par courrier et par téléphone ". Aucun élément ne permet de faire le lien entre les deux affaires à ce stade de l’investigation.
Lucien Giudicelli, secrétaire général de la préfecture de la Charente, a réagi dimanche soir : "ce sont des actes inadmissibles et inacceptables", a-t-il affirmé. Une plainte a été déposée par l’Association cultuelle et culturelle des musulmans de Cognac, tandis que la préfecture a elle-même saisi le procureur de la République.