La disparition de la bourse au mérite à la prochaine rentrée suscite une vague de mécontentement chez les étudiants. Les réseaux sociaux sont leur tribune d’expression favorite.
Avec le plan gouvernemental qui prévoit de récupérer de l’argent pour augmenter le nombre de bourses d’étude, la bourse au mérite disparaîtra à la rentrée prochaine, après avoir été remise en place. En effet elle a fait l’objet d’une première suppression en 2013, rapporte Europe 1 aujourd’hui. La suppression n’est pas rétroactive, elle concerne les bacheliers de l’année 2014 et ceux des années à venir. Cette disparition provoque un tollé général chez les étudiants qui investissent les réseaux sociaux pour s’exprimer. Une pétition a également été lancée.
Deux utilisatrices de Facebook, Thaïs Cesto et Julie-Anne Kervella, ont créé une page dénommée "Touche pas à ma bourse, je la mérite". Les deux jeunes bachelières ont été déçues d’apprendre la suppression de cette bourse qui leur aurait permis de gagner 200 euros par mois pour financer leur logement étudiant à Caen. Thaïs Cesto a déclaré à Ouest-France : "Il y a des élèves issus de la classe moyenne ou de familles moins favorisées qui ont travaillé dur pour avoir la mention très bien, ce n’est pas normal de ne pas les récompenser".
Leur action a trouvé écho auprès de nombreux autres internautes. La page Facebook a récolté 1859 mentions "J’aime" en quelques semaines. La page se décline aussi sur Twitter depuis le 22 juillet. La pétition a, quant à elle, récolté 3 820 signatures. On note celle de personnalités politiques comme Bruno Lemaire (UMP) qui soutient publiquement l’initiative. Les deux bachelières ont décidé de faire un appel aux dons pour financer l’envoi de leur pétition par voie postale.
Les bénéficiaires de la bourse étaient les meilleurs élèves ou étudiants, issus de milieux familiaux modestes et éligibles aux bourses sur critères sociaux. Ils pouvaient faire la demande de cette bourse après leur bac avec mention "très bien" ou après leur licence. Le ministère de l’Enseignement supérieur a motivé sa suppression en évoquant l’augmentation des bacheliers à mention : "Les bacheliers à mention étaient de plus en plus nombreux et le suivi pendant leurs études était compliqué. Et puis, suite à une concertation avec les syndicats étudiants, nous avons décidé de privilégier les boursiers sur critères sociaux, d’où la création d’un nouvel échelon à la rentrée".
La suppression ne permet donc pas de faire des économies mais de mieux favoriser l’égalité entre défavorisés.