Le mortier d’artifice est interdit à la vente, à l’achat ou à l’utilisation aux non-professionnels de la pyrotechnie.
Avec les réseaux sociaux, il est devenu très facile de se procurer des mortiers d’artifice. Selon le responsable de la communication à l’Unsa Police Île-de-France, Jérôme Jimenez, un téléphone et une connexion suffisent pour en avoir. "En deux ou trois clics sur un téléphone, vous pouvez vous faire livrer des mortiers d’artifice directement chez vous", a-t-il ajouté.
Pétards, fumigènes, feux d’artifice, leur utilisation est autorisée pour les personnes majeures. Cependant, l’usage, la vente et l’achat de mortiers d’artifice sont formellement interdits. Et pour cause, ils sont très dangereux s’il n’est pas manipulé par un artificier professionnel.
Comme le relate le site 20minutes.fr, les vendeurs proposent les mortiers d’artifice sur les réseaux sociaux comme WhatsApp, Télégram ou Snapchat une livraison discrète. "Comme ils ne peuvent pas les acheter dans des magasins de pyrotechnie, ils le font à l’étranger via Internet et vendent sur Télégram et sur Snapchat. Ça nous oblige à une vigilance large et à des contrôles ciblés lorsqu’ils parviennent à passer entre les mailles du filet", a reconnu un porte-parole de la direction générale de la police nationale (DGPN).
Jérôme Jimenez a expliqué que pour convaincre les acheteurs, les vendeurs n’hésitent pas à diffuser des vidéos de tirs de mortiers contre des voitures de police. "Il y a presque une starification des attaques contre les forces de l’ordre ou les commissariats, c’est ce que cherchent les vendeurs", s’est-il inquiété.
Ces dernières années, les mortiers d’artifice ont vu leur utilisation détournée. Certaines personnes ont fait de ces mortiers une arme afin de cibler les forces de l’ordre. "Les tirs de mortiers le 14-Juillet ou le 31 décembre, ça a toujours existé. Maintenant, le problème, c’est qu’on y est confrontés tous les jours et sur tout le territoire, il n’y a pas d’exception", a confirmé le secrétaire général adjoint du syndicat UNSA-Police, Thierry Clair.
Comme le relate Le Parisien, citant plusieurs sources, le commissariat de Champigny-sur-Marne, dans le Val-de-Marne, a été la cible de tirs de mortiers par une quarantaine de personnes encagoulées.
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Les séquelles résultant de ces tirs de mortiers d’artifice peuvent être très graves, voire mortelles, tant pour les victimes que pour les tireurs. À l’occasion du réveillon de la Saint-Sylvestre en 2021, un jeune homme a trouvé la mort en manipulant ce dispositif. "Ils nous arrivent d’interpeller des personnes pour possession de mortiers avec un ou deux doigts en moins", ajoute Jérôme Jimenez.
La réglementation a été renforcée pour tenter d’endiguer le phénomène. La loi de sécurité globale interdit désormais "l’achat, la détention, l’utilisation et la vente de mortiers d’artifice à des non-professionnels sont punis par des peines allant jusqu’à six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende". Attention ! Les peines peuvent être doublées si l’achat ou la vente se fait sur Internet.
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