Plusieurs documentaires ont pointé les failles de l’intervention des forces de l’ordre lors des attentats du 13 novembre 2015. Sur le plateau d’Europe1 ce mardi, Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur à l’époque, a tiré les choses au clair.
Le procès hors norme des attentats du 13 novembre s’ouvre ce mercredi. A la veille de ce moment tant attendu par les victimes et leurs familles, le ministre de l’Intérieur à l’époque, Bernard Cazeneuve, a réagi à certaines thèses formulées dans plusieurs documentaires. L’ancien locataire de la place Beauvau a notamment dénoncé des contre-vérités et approximations abjectes. Il a notamment pointé les informations relayées dans un reportage selon lesquelles Manuel Valls, Premier ministre à l’époque aurait interdit la brigade d’intervention de passer à l’action, car le directeur de la BRI (Brigade de recherche et d’intervention) aurait pu le soutenir au moment des élections présidentielles. "C’est abject de dire des choses comme ça. Les laisser dire et diffuser ne peut pas produire d’autres effets qu’une forme de nausée.", a lâché l’ex-ministre sur Europe1.
Bernard Cazeneuve n’exclut pas l’existence de failles. "Je souhaite simplement que quand il y a des failles, on les pointe pour ce qu’elles sont", a noté l’ancien ministre de l’Intérieur. Par ailleurs, il a dénoncé les révélations selon lesquelles les gendarmes du côté de Cambrai ont laissé partir Salah Abdeslam en attendant les informations de la part des Belges. Une fois de plus, les choses ne se sont pas déroulées comme ça, assure le ministre. Selon ses explications, le fichier d’information Schengen n’a pas révélé, à ce moment-là, la vraie personnalité et le vrai danger d’Abdeslam. Et pour cause : les services la Belgique avait la compétence n’avaient pas renseigné le fichier. C’est la raison pour laquelle des mesures destinées à renforcer la coopération entre les services de renseignement ont été prises, a-t-il souligné.
Ces différentes zones d’ombre devront être élucidées lors du procès des attentats de Paris qui s’ouvre ce mercredi. Treize hommes seront alors jugés aux côtés de Salah Abdeslam.
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