Dans un contexte social toujours rude, le chef de l’Etat s’est exprimé durant 16 minutes lundi soir à 20 heures (heure française). Emmanuel Macron s’est montré à la fois déterminé et à l’écoute des Français en donnant trois grand vœu.
Affaire Benalla, mobilisation des "Gilets Jaunes", Emmanuel Macron fait face à un moment décisif de son quinquennat, alors qu’il n’a été au pouvoir que dix-neuf mois. Lundi soir, ses traditionnels "vœux aux Français" ont été très attendus. Le président de la République a tenu vers 20 heures (heure française), debout durant 16 minutes, ses vœux à tous les Français.
Emmanuel Macron a souligné que l’année 2018 a été très forte en émotion, notamment de grands événements culturels, des victoires sportives, ou encore la célébration du centenaire de l’armistice de 1918. Il n’a pas omis de saluer le Premier ministre, le gouvernement, ainsi que le Parlement qui n’ont pas cessé de faire des efforts pour la France.
Le locataire de l’Elysée a souligné que certaines transformations jusqu’alors impossibles avaient été menées à bien en 2018, à savoir la question du travail, du chemin de fer, de la réforme de l’apprentissage et de l’alternance, la lutte contre le réchauffement climatique, l’éradication de la grande pauvreté, l’amélioration de l’organisation des hôpitaux, des médecins, et des cliniques, l’éradication de la grande pauvreté, etc.
"Les résultats ne sont pas immédiats. Mais l’impatience, que je partage, ne saurait justifier aucun renoncement", a-t-il ensuite martelé.
Emmanuel Macron a appelé le gouvernement à suivre la cadence et à poursuivre son travail durant les prochains mois afin de changer les règles de l’indemnisation chômage pour organiser le secteur public, inciter à reprendre le travail et rendre plus juste le système de retraites.
Le chef de l’Etat a indiqué que la France a vécu de grands déchirements en 2018. Il a ainsi parlé des cours de la mondialisation incompréhensibles, des changements profonds qui interrogent la société sur son identité et son sens, et le système administratif trop complexe et manquant de bienveillance.
"Cette colère dit une chose à mes yeux, quels qu’en soient les excès et les débordements : nous ne sommes pas résignés", a-t-il fait savoir.
A la suite des grognes dans le pays, il veut bâtir un avenir meilleur qui repose sur une capacité à trouver une meilleure manière de faire et d’être ensemble. "Telle est, à mes yeux, la leçon de 2018. Nous surmonterons ensemble les égoïsmes nationaux, les intérêts particuliers et les obscurantismes. (...) Nous sommes en train de vivre plusieurs bouleversements inédits", a-t-il confié en citant la montée des extrémismes en Europe, les "Fake News", le terrorisme islamiste, le changement technologique, etc.
Emmanuel Macron a formé un "vœu de vérité" qui doit permettre de sortir du déni de la réalité. "On ne peut pas travailler moins et gagner plus, baisser les impôts et accroître les dépenses, ne rien changer à nos habitudes et respirer un air plus pur !", a-t-il soufflé.
Le chef de l’Etat a indiqué qu’il a vu des choses impensables et entendu l’inacceptable. "Cessons de nous déconsidérer ou de faire croire que la France serait un pays où les solidarités n’existent pas (…) Nous pouvons faire mieux, et nous devons faire mieux", a-t-il exhorté.
Le locataire de l’Elysée a promis une lutte contre les puissances étrangères qui ne cessent de diffuser de fausses informations et des intoxications sur les réseaux sociaux.
Le second vœu d’Emmanuel Macron pour cette nouvelle année est un vœu de "dignité", un message fort pour les "Gilets Jaunes". Selon lui, chaque citoyen est nécessaire pour le projet de la Nation. "Nombre de concitoyens ne se sentent pas respectés, pas considérés, et sentent leur vie comme empêchée", a-t-il déploré.
Lors de son allocution, le président de la République s’est approché du fameux "référendum d’initiative citoyenne" réclamé sur les ronds-points. "Nous devons, grâce au débat qui a commencé, redonner toute sa vitalité à notre démocratie. J’aurai des décisions à prendre car, de toute évidence, nos institutions doivent continuer à évoluer. Mais la dignité signifie aussi le respect de chacun. (...) Que chacun prenne le prétexte de parler au nom du peuple... Mais lequel ? Ou comment ? Ils sont les porte-voix d’une foule haineuse", a-t-il asséné.
Emmanuel Macron a formulé un vœu de "l’espoir", celui d’un avenir commun pour l’Europe. "C’est aussi cela qui doit guider le projet européen renouvelé que je vous proposerai dans les prochaines semaines", a-t-il indiqué.
Selon lui, il faut en finir avec l’impuissance à tous les niveaux. Cette tâche est à la portée de la France. "Je suis au travail, fier de notre pays, fier de tous les Français, et déterminé à mener tous les combats, présents et à venir. Parce que je crois en nous, je crois dans l’espoir français et européen que nous pouvons porter", a-t-il conclu.
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