Le sénateur de la Guadeloupe, Victorin Lurel, a pris la parole lundi, après l’annonce du passage du ministère des Outre-mer dans le giron du ministère de l’Intérieur. L’ancien ministre des Outre-mer a évoqué "un recul évident", "une punition" pour les territoires ultramarins.
Le ministère des Outre-mer était devenu un ministère de plein exercice sous la présidence de François Hollande en 2012. Lors du remaniement gouvernemental du 4 juillet, il a été mis sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Dans une interview accordée à nos confrères de Franceinfo, l’ancien ministre des Outre-mer (2012 à 2014) et sénateur socialiste de la Guadeloupe, Victorin Lurel, a dénoncé "un recul évident". "Manifestement, c’est une régression", selon ses dires.
"On s’est tous battus pendant des années pour obtenir un ministère de plein exercice participant au Conseil des ministres", a rappelé Victorin Lurel. Il considère la disparition du ministère à part entière dédié aux Outre-mer comme une sanction. Pour le sénateur, "le signal envoyé est très mauvais". Il estime que le chef de l’État "n’a pas tiré les leçons de l’électrochoc électoral et en guise de réponse, il nous fait dépendre du ministère de l’Intérieur qui est celui de la sécurité et de l’ordre d’abord".
Pour les territoires ultramarins, c’est une mauvaise surprise. "Depuis Nicolas Sarkozy, on n’avait plus fait ça. Ainsi, on revient au statu quo ante, avec probablement une sorte de mépris affiché", a souligné M. Lurel. "Je le dis très clairement, c’est un mauvais signal qui nous est envoyé", regrette-t-il.
Concernant la nomination de l’ancien préfet la Guadeloupe, Jean-François Carenco, en tant que ministre délégué des Outre-mer, Victorin Lurel n’a posé aucun problème. Le connaissant très bien, il a assuré que "personne ne peut contester sa qualité et son expérience". "Il connaît les problématiques, il connaît les hommes, il connaît les dossiers, il connaît les territoires".
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