Accusé d’avoir avantagé le groupe Saur dans l’obtention d’un marché lié à la gestion de l’eau, l’ancien ministre macroniste conteste les allégations portées contre lui.
Olivier Dussopt, ex-ministre macroniste, sera fixé sur son sort ce mercredi dans l’affaire des soupçons de favoritisme entourant un marché public local de gestion de l’eau de 5,6 millions d’euros. Contestant les allégations, il avait plaidé sa cause lors du procès en novembre dernier, au cours duquel le parquet a requis dix mois de prison avec sursis et 15 000 € d’amende contre l’ancien maire d’Annonay (Ardèche).
L’accusation repose sur la communication d’informations privilégiées au groupe Saur, spécialisé dans la fourniture d’eau potable et le traitement des eaux usées. A l’époque, Olivier Dussopt était député-maire d’Annonay en 2009. Il est également accusé d’avoir modifié les critères d’évaluation de l’appel d’offres, présumées en faveur de la Saur, pourtant plus chère que les entreprises concurrentes.
L’affaire a débuté à la suite d’un article de Mediapart en 2020, révélant qu’un dirigeant local de la Saur en 2017 avait offert à l’élu deux lithographies à l’élu ardéchois, avant la conclusion d’un nouveau contrat. Bien que ces faits n’aient pas abouti à des poursuites, une perquisition chez Oliver Dussopt a dévoilé des documents compromettants, conduisant à l’accusation de "procurer ou tenter de procurer des informations privilégiées."
Les prévenus ont contesté ces accusations. L’ex-maire d’Annonay a insisté sur sa "bonne foi", tandis que l’avocate d’Olivier Brousse, dirigeant de la Saur, poursuivi pour complicité de favoritisme, a défendu l’absence d’intérêt de la Saur pour ce contrat en 2009. Le parquet a également requis huit mois de prison avec sursis et une amende de 15 000 € contre Olivier Brousse, ainsi qu’une amende d’un million d’euros et une exclusion des marchés publics avec sursis de trois ans pour la Saur, jugée pour recel de favoritisme.
Source : Ouest-France.fr