L’Assemblée nationale a débuté les travaux pour l’examen du projet de loi proposée par Éric Dupond-Moretti. Pour apporter son appui aux greffiers en grève, le député LFI Ugo Bernalicis a chanté dans l’Hémicycle.
Le garde des Sceaux présente cette semaine deux textes devant les parlementaires. La programmation budgétaire 2023-2027 du ministère de la justice sera étudiée et débattue à l’Assemblée Nationale. Dans les détails, le projet de loi abonde dans l’augmentation des postes et le budget. Eric Dupont-Moretti exposera aux députés un volet « organique » concernant le statut des magistrats. Ces textes ont éé déjà adoptés au Sénat, le 13 juin dernier.
Au sein de l’Hémicycle, la situation risque d’être bien différente à cause des émeutes et la mobilisation des greffiers. Le dialogue semble rompu entre le ministre de la justice et les greffiers. Ces derniers réfutent un projet de revalorisation salariale. Ils estiment que leur métier est victime d’un « mépris » depuis plusieurs années. La grève a débuté il y a deux semaines, mais elle n’a pas été organisée par les syndicats.
Le ministère de la Justice a déjà discuté avec les membres de l’intersyndicale sans trouver de consensus. L’UNSA Services judiciaires, la CGT des chancelleries et services judiciaires, SDGF-FO (Syndicat des greffiers de France) et la CFDT-Interco Justice, se sont exprimés dans un communiqué, regrettant un retour « bien insuffisant et bien laborieux ».
Ugo Bernalicis a milité pour un rejet du texte dans toute sa totalité qu’il qualifie de loi « bricolage ». Pour appuyer son argumentaire, l’élu insoumis a sorti les grands moyens : il a chantonné au micro de l’Assemblée Nationale. Sous les yeux du ministre, le député a revisité une chanson d’Isabelle Boulay, qui n’est nul autre que la compagne d’Eric Dupont-Moretti. Il a commencé à entonner ces paroles : « regarde-moi, je ne sais plus comment aimer mon boulot de greffier ».
Il a enchaîné avec un tweet : « Les greffier.e.s sont les oubliés de votre enchaînement de bricolage, pourtant ce sont eux qui permettent de faire tourner l’organisation judiciaire correctement ».
Le garde des Sceaux ne s’est pas laissé faire en répliquant : « Je savais que vous parliez mal, que vous pensiez mal, je viens de découvrir que vous chantiez mal aussi ».