Interrogé, mardi 8 octobre, par la commission des lois de l’Assemblée, le ministre de l’Intérieur a reconnu des "dysfonctionnements", notamment dans la détection de la radicalisation de l’assaillant.
A la suite de l’attaque à la préfecture de police de Paris, jeudi 3 octobre, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, est la cible de nombreuses critiques. Certaines oppositions ont même appelé à sa démission.
Soumis à une audition devant la commission des lois de l’Assemblée dans l’après-midi de mardi 8 octobre, l’ancien secrétaire d’Etat a évoqué des "dysfonctionnements" dans la détection de la radicalisation de Mikaël Harpon, l’auteur de la tuerie à la préfecture. "Quand on fait une habilitation (pour accéder au secret-défense), on fait l’environnement, donc on fait la famille, donc on fait le conjoint. L’auteur s’est marié en 2014, et cela n’a pas déclenché de nouveau contrôle", a-t-il déclaré.
Mikaël Harpon travaillait au sein de la Direction des renseignements de la Préfecture de police (DRPP) depuis 2003. Il disposait ainsi d’une habilitation défense, rapporte Europe 1.
En outre, l’assaillant aurait tenu des propos concernant l’attentat de Charlie Hebdo. "C’est bien fait", aurait-il commenté à deux de ses collègues en 2015. Selon le ministre de l’Intérieur, ce commentaire informel n’a pas été formalisé et n’est pas parvenu au bon niveau hiérarchique. "Si c’est le cas, c’est un dysfonctionnement sérieux, c’est une faille grave", a-t-il estimé.
Christophe Castaner a évoqué une quarantaine d’individus radicalisés au sein de la police. Ces personnes sont actuellement surveillées par une cellule spécifique au sein de la DGPN, précise-t-il. Selon le ministre de l’Intérieur, des agents, dont le risque de radicalisation caractérisé de façon suffisante, ont tous été écartés.
"La moitié est partie. Il reste 19 ou 20 cas qui sont suivis attentivement, sur lesquels les signaux sont des signaux faibles qui ne caractérisent aucune anomalie pénale, mais font l’objet d’une attention particulière", a-t-il conclu.
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