L’ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, a annoncé lui-même hier sa mise en examen dans le volet financier de l’affaire Karachi, rapporte Le Figaro. « C’est absurde de m’accuser d’avoir dépensé des sommes que je n’ai jamais reçues », s’est-il indigné à sa sortie du bureau du juge Van Ruymbeke, chargé du dossier.
Dans le volet financier du dossier Karachi, instruit sur fond de soupçons de financement illicite de la campagne présidentielle d’Edouard Balladur en 1995, l’ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert vient d’être mis en examen pour « blanchiment aggravé ».
« Après m’avoir mis en examen pour recel d’abus de biens sociaux, pour des sommes prétendument de M. Takieddine, le juge Van Ruymbeke vient de me mettre en examen pour blanchiment pour des sommes que j’aurais soi disant dépensées », a-t-il déclaré ce mardi.
« Ces poursuites, c’est une pure construction intellectuelle bâtie sur les seules déclarations de la mère de mes enfants avec qui je suis en procédure de divorce extrêmement conflictuelle », a-t-il rajouté en référence à la bataille judiciaire qui le poursuit depuis quelques années.
L’an passé, Thierry Gaubert avait déjà été frappé par une double mise en examen dans cette affaire dont la première pour recel d’abus de biens sociaux et la deuxième pour subornation de témoin.
Ce dernier chef d’inculpation concernait une pression qu’il aurait exercée sur son épouse avant que celle-ci ne soit entendue par les enquêteurs. Il lui aurait dit : « Si tu parles, tu ne verras plus les enfants. Si je coule, tu coules avec moi ».
Une menace qui n’aurait pas empêché Hélène Gaubert d’affirmer devant les chargés du dossier Karachi qu’effectivement, son mari était impliqué dans ce possible versement de 10 millions de francs, en liquide et sans réel justificatif, sur les comptes de campagne d’Edouard Balladur en 1995.
L’an dernier, le site
Médiapart avait également affirmé que la justice est en possession d’un témoignage selon lequel Thierry Gaubert aurait accompagné maintes fois l’intermédiaire franco-libanais, Ziad Takieddine, dans une banque suisse pour des retraits d’argent, remis à Paris à Nicolas Bazire, alors directeur de campagne d’Edouard Balladur.
Début mai, cet ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à la mairie de Neuilly (1983) puis au ministère du Budget (1993-1995), avait
déjà été condamné par le tribunal de Nanterre à 10 mois de prison avec sursis, assortis d’une amende de 10 000 euros pour « abus de confiance » et d’ « abus de biens sociaux » dans une affaire de détournements de fonds issus du 1% logement.