Le Premier ministre, Gabriel Attal, veut empêcher l’importation en France de produits traités avec le thiaclopride. Utilisé pour certains fruits et légumes, ce pesticide est déjà interdit dans l’Union européenne.
Jeudi 1er février, lors d’une conférence de presse organisée à Matignon, le Premier ministre a fait des annonces pour apaiser la frustration des agriculteurs. Gabriel Atta a dévoilé un ensemble de mesures, dont la mise en place d’une "clause de sauvegarde" contre le thiaclopride. Le gouvernement veut restreindre l’importation en France de fruits et légumes traités avec ce pesticide, qui figure déjà sur la liste des produits interdits en Europe.
Le thiaclopride est un produit largement utilisé dans l’agriculture pour protéger les cultures contre les insectes ravageurs. C’est une substance appartenant à la famille des néonicotinoïdes (NNI), connus pour leur impact nocif sur les abeilles et d’autres pollinisateurs. Autorisé dans l’Union européenne en 2013, ce produit est dans le viseur de la Commission européenne en raison de ses risques pour l’environnement et la santé humaine.
L’utilisation de ce pesticide a soulevé des inquiétudes au niveau environnemental, concernant notamment son impact sur les eaux souterraines. La commissaire européenne à la Santé, S. Kyriakides, évoquait aussi des préoccupations quant à son effet sur la santé humaine "en raison de sa toxicité pour la reproduction". L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a, d’ailleurs, qualifié le thiaclopride de "perturbateur endocrinien suspecté" et le considère comme susceptible de provoquer un cancer.