L’ancien ministre Brice Hortefeux a fait part de sa totale surprise face à cette décision. Il a précisé qu’"une mise en examen ne présage en rien d’une culpabilité".
La nouvelle a été annoncée par son avocat Me Jean-Yves Dupeux. Les juges chargés de l’enquête sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 ont pris une décision mardi. Celle-ci concerne la mise en examen de l’ancien ministre Brice Hortefeux pour "financement illégal de campagne électorale" et "association de malfaiteurs". Le député européen placé jusqu’alors sous le statut de témoin assisté n’a pas tardé à réagir dans un communiqué. Il a en effet fait part de "sa totale surprise" en indiquant qu’"une mise en examen ne présage en rien d’une culpabilité". "Aujourd’hui, tout démontre qu’il n’y a eu aucun financement libyen à l’occasion de la campagne présidentielle de 2007", a-t-il déclaré sur les propos repris par 20 Minutes.
Cette mise en examen de Brice Hortefeux était prévisible. Elle fait suite à celle de Thierry Gaubert ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy en janvier pour "association de malfaiteurs". L’ancien président lui-même a été mis en examen en octobre et son ancien bras droit Claude Guéant en décembre. L’ex-chef de l’Etat a été mis en examen pour "avoir laissé" en conscience Claude Guéant et Brice Hortefeux se mêler dans le pacte corruptif soupçonné avec le régime de Mouammar Kadhafi à partir de 2005.
D’après Me Jean-Yves Dupeux, Brice Hortefeux n’a pas été mis en examen pour "complicité de corruption". Le beau-frère de Mouammar Kadhafi, Abdallah Senoussi, et l’homme d’affaires Ziad Takieddine, dont il a longtemps été un proche, a accusé l’ancien ministre a été accusé de s’être déplacé au moins deux fois en Libye. Ces deux hommes le soupçonnent d’avoir organisé les modalités du soutien accordé par le régime libyen à Nicolas Sarkozy en fournissant notamment un RIB. Un fait qu’il a toujours nié. L’ancien ministre reconnaît qu’il s’est rendu une seule fois en Libye en décembre 2005, dans le cadre de ses fonctions. Il avoue avoir rencontré Abdallah Senoussi, mais selon lui à l’initiative de Ziad Takieddine, mais sans aucune question de financement.
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