Illustration - EIFFEL/SIPA
Après la demande officielle du président malgache, Andry Rajoelina, de restituer les îles Éparses à Madagascar, deux ministres du gouvernement français sont en désaccord sur la stratégie à suivre.
Situées dans le canal du Mozambique, quatre des îles Éparses à savoir Juan de Nova, Europa, Bassas da India et les Glorieuses se trouvent à l’ouest de Madagascar tandis que Tromelin se situe à l’est. Depuis plus d’un siècle, ces îles isolées sont administrées par la France. Elles sont aujourd’hui intégrées au sein des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF).
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Lors de sa visite officielle en France, le président malgache, Andry Rajoelina a énoncé pendant son discours la question des îles Éparses. En s’adressant à Emmanuel Macron, il a solennellement et officiellement demandé une solution pour la gestion ou la restitution de ces îles à Madagascar. "Pour le peuple malgache, la question des îles Éparses est une question d’identité nationale", avait averti Andry Rajoelina, rappelle le magazine économique Challenges.
Comme réponse, Emmanuel Macron a annoncé la création d’une "commission mixte" qui devrait définir une "solution commune" sur les îles Éparses avant le 60e anniversaire de l’indépendance de Madagascar, le 26 juin 2020.
Le 13 juin dernier, une première réunion interministérielle sur le sujet a été organisée. Depuis, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian sont en désaccord.
D’après le magazine, le gouvernement français peine, en effet, à trouver une position unique concernant cette ambition du nouveau président malgache d’obtenir une rétrocession des îles Éparses.
Jean-Yves Le Drian cherche, de son côté, à boucler un accord global avec Madagascar qui vient de mettre fin à dix ans de troubles politiques. A contrario, Annick Girardin veut à tout prix éviter d’amorcer un mouvement de rétrocession de territoires français voire même d’abandon sur les droits de pêche dans les "zones économiques exclusives" (ZEE). Le 25 juin dernier, elle a envoyé un courrier dans lequel elle fait part de ses réserves sur la conduite du dossier à son homologue malgache des Affaires étrangères.
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