L’ex-secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, et cinq autres personnes sont renvoyés devant le tribunal correctionnel, dans l’affaire de sondages commandés par le palais présidentiel sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le juge d’instruction a à priori ordonné un procès pour "détournement de fonds public par négligence et favoritisme".
Dans le cadre de l’affaire des sondages et des conseils commandés par l’Elysée pour plusieurs millions d’euros, mais sans appel d’offres entre 2007 et 2011, pendant le mandat de Nicolas Sarkozy, six ex-collaborateurs de ce dernier sont renvoyés devant le tribunal correctionnel, note France Info. L’ex-secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, l’ex-directrice de cabinet Emmanuelle Mignon, l’ancien conseiller officieux de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, figurent parmi les personnes poursuivies.
Le juge d’instruction, Serge Tournaire, a ordonné dans sa décision signée mardi 27 août, un procès pour "favoritisme" et "détournement de fonds publics par négligence" pour Claude Guéant et Emmanuelle Mignon. Patrick Buisson est pour sa part renvoyé pour "recel de favoritisme", "détournement de fonds public" et "abus de biens sociaux". Deux autres anciens proches de Nicolas Sarkozy, Jean-Michel Goudard et Julien Vaulpré, sont également renvoyés pour "favoritisme", tandis que le politologue Pierre Giacometti l’est pour "recel de favoritisme".
L’affaire a éclaté après un rapport de la Cour des comptes en 2009, qui avait poussé l’association anti-corruption Anticor à saisir la justice pour détournement de fonds publics et favoritisme. Des irrégularités ont été constatées dans les commandes de sondages de l’Elysée. Estimant cependant que Nicolas Sarkozy était protégé par son immunité présidentielle et qu’elle s’étendait à ses collaborateurs, le parquet n’avait pas donné suite immédiatement.
Mais en 2013, la justice avait finalement ouvert la porte à d’éventuelles poursuites contre les collaborateurs de l’ancien chef de l’Etat, entraînant l’ouverture de l’enquête. Cette dernière s’est concentrée sur des commandes passées par l’Elysée auprès d’instituts de sondages comme Ipsos, "en méconnaissance" des règles des marchés publics d’une part. Mais elle s’est également intéressée, d’autre part, aux contrats noués, là aussi sans appels d’offres, avec les sociétés de Patrick Buisson et de Pierre Giacometti. Au bout de six ans, le juge a décidé de renvoyer les six personnes devant le tribunal correctionnel.
>>> Suivre toute l’actualité en France sur linfo.re