A six jours du second tour de l’élection présidentielle, les deux candidats François Hollande et Nicolas Sarkozy entament la dernière ligne droite de leur campagne qui va mener l’un d’entre eux à l’Elysée.
La bataille est rude dans les deux camps. Les attaques fusent de toutes parts et les équipes de campagne ne laissent aucun répit à l’adversaire. François Hollande et Nicolas Sarkozy multiplient les déplacements sur le terrain et occupent l’espace médiatique pour mobiliser les troupes à quelques jours du second tour de l’élection présidentielle.
François Hollande lance un appel à la mobilisation
Duels à distance hier entre les deux candidats à travers deux rassemblements publics. François Hollande était au Palais Omnisports de Bercy à Paris. Devant une foule de plus de 20 000 personnes, le candidat du Parti Socialiste a encore une fois appelé à la mobilisation le 6 mai prochain. Il a vanté le patriotisme qui "sert une cause plus grande que nous, il va vers l’essentiel, il est porteur de références pour nous même et les autres".
Dans une ambiance survoltée, il a déclaré "Je ne veux pas la victoire à n’importe quel prix, au prix du reniement et du mensonge, je veux une victoire qui nous élève, qui nous rende fiers". Il a ajouté qu’il était conscient des difficultés de La France et qu’elles ne vont pas disparaître le 6 mai prochain. "Ce sera dur, la dette sera toujours là", a-t-il prévenu.
Il n’a pas manqué de critiquer la fin de campagne très à droite de son adversaire Nicolas Sarkozy. Il a dénoncé "ceux qui craquent des allumettes, qui allument des mèches, ceux qui jouent avec le feu, ceux qui mettent l’étranger au cœur de cette campagne, ceux qui mettent en cause les pauvres parce qu’ils seraient des assistés, ceux qui mettent en cause une religion, qu’ils regardent avec méfiance". Il dit comprendre "la souffrance de beaucoup" en ajoutant qu’il va "répondre à leur cri d’alerte".
François Hollande, a qualifié sa campagne de "volontaire, digne, fraternelle, rassembleuse". Drapeaux français et européens à la main, les militants PS n’ont cessé de scander "Hollande président !" ou encore "On va gagner !" dans une ambiance euphorique que François Hollande a eu du mal à quitter. Transporté par ce public exalté, François Hollande a ajouté que "depuis dix ans j’attends le changement, je lutte pour le changement. Depuis cinq ans je pense que le changement est impératif, depuis des semaines, je le vois arriver, à portée de la main de chacun".
Il a conclu son discours en entonnant La Marseillaise avec les quelques 20 000 sympathisants présents au Palais Omnisports de Paris-Bercy, acclamé par cette foule enflammée.
La "Nation" et les "frontières" au coeur du discours de Nicolas Sarkozy
Le président sortant Nicolas Sarkozy était en déplacement à Toulouse. Lors d’un meeting géant qui a rassemblé pas moins de 10 000 personnes, il a exalté "le sentiment national". Ce rassemblement populaire à Toulouse était suivi par les sympathisants UMP dans six autres villes. Au total ce sont environ 25 000 militants qui ont assisté au discours de Nicolas Sarkozy en multiplex.
A une semaine du second tour, le président-candidat a encore une fois fait l’éloge de la "Nation" et des "frontières" lors de son allocution. "Je ne veux pas laisser la France se diluer dans la mondialisation" a-t-il déclaré avant d’ajouter que "les pays qui gagnent aujourd’hui, c’est les pays qui croient en l’esprit national". Il a fait une distinction entre "le sentiment national, qui est hautement respectable" et "le nationalisme qui est une idéologie profondément dangereuse".
Il a défendu la "Nation" qui est selon lui "le partage d’une identité collective" et il a repris son slogan de campagne pour exalter une "France forte". Devant des milliers de militants, il a déclaré que "quand on test fort, on n’a pas peur de s’ouvrir, d’aller vers les autres, quand on ne défend pas la Nation, on est faible" avant d’ajouter que "La France forte s’ouvre au monde, La France faible se ferme au monde".
A plusieurs reprises, il a insisté sur "l’importance cruciale des frontières dans la mondialisation" en ajoutant que "La France a voulu l’Europe. Elle attend de l’Europe qu’elle protège les peuples européens". Cette question sur les frontières est "le grand sujet de 2012" selon lui car les "frontières ethniques et religieuses sont inacceptables, nous n’en voulons pas. Faites sauter les frontières de La France, et vous verrez les tribus imposer des comportements dont nous ne voulons pas sur le sol français", a-t-il lancé à la foule de sympathisants.
Nicolas Sarkozy a achevé son discours en appelant ses partisans à le rejoindre le 1er mai à Paris, "Je vous attends, peuple de France, le 1er mai sur l’esplanade des droits de l’Homme et sur la place du Trocadero". Il n’a pas manqué en passant de tacler François Hollande, "le 1er mai, il y aura une différence entre François Hollande et moi : François Hollande défilera derrière les drapeaux rouges de la CGT. François Hollande défilera à ce moment-là avec ceux qui divisent la France, et moi je parlerai à vous, devant une marée de drapeaux tricolores".
Cette semaine s’annonce cruciale pour les deux candidats. Les mobilisations à l’occasion de la fête du travail sont très attendues dans les deux camps et le débat télévisé de mercredi prochain sera un exercice décisif pour François Hollande et Nicolas Sarkozy. Leurs prises de paroles et les réponses qu’ils vont apporter aux questions qui préoccupent les Français vont être examinées à la loupe. Les deux candidats seront face aux électeurs et leurs performances seront sans aucun doute déterminantes pour convaincre les électeurs indécis.
Sources : Le Figaro, Le Monde, France Info.