La députée EELV de Paris, Sandrine Rousseau, a pris la parole à l’Assemblée nationale mardi soir, entonnant "L’hymne des femmes" pour dénoncer les violences faites aux femmes et les faibles taux de condamnation des viols en France. La présidente de l’Assemblée nationale a rapidement interrompu son intervention en coupant son micro.
Au cours des questions au gouvernement mardi après-midi, Sandrine Rousseau, députée écologiste, a choisi d’aborder le sujet des violences faites aux femmes et des féminicides.
Prenant la parole dans le cadre de son droit de réplique, elle a dénoncé les faibles taux de condamnation des viols en France, représentant seulement 0,6 %. "Nous qui sommes sans passé, les femmes. Nous qui n’avons pas d’histoire. Depuis la nuit des temps…", a-t-elle chanté dans l’hémicycle. Cependant, la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, lui a rapidement coupé le micro, même s’il lui restait près de 30 secondes de temps de parole à son chronomètre.
L’intervention de Sandrine Rousseau a suscité des réactions, notamment du ministre du Numérique, Jean-Noël Barrot, qui a critiqué le choix de chanter à l’Assemblée nationale, soulignant le respect dû à cet hémicycle.
Précédemment, Sandrine Rousseau avait interrogé le gouvernement sur la position de la France concernant une directive européenne sur la lutte contre les violences faites aux femmes. Elle a dénoncé le fait que la France s’oppose à l’intégration du viol dans ce texte, soulignant que la législation française suppose actuellement que les femmes sont a priori consentantes, sauf en cas de menace, de surprise ou de contrainte.
En réponse, la Ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard, a défendu la législation française, la qualifiant de l’une des plus répressives d’Europe. Elle a expliqué que les critères de "violence, contrainte, menace ou surprise" dans le droit français servent à caractériser l’absence de consentement de la victime à la relation sexuelle. Bérangère Couillard a également souligné que la Commission européenne ne propose que deux critères : la menace et la violence.
.@sandrousseau entonne l'hymne du MLF "Debout les femmes", "pour les seules 0,6% de condamnations des viols en France". #DirectAN #QAG pic.twitter.com/FB5ImMX8jb
— LCP (@LCP) November 14, 2023