Emmanuel Macron a invité ses homologues du G5 Sahel à se réunir, lundi 13 janvier, en France.
Lundi 13 janvier, la France et les pays du G5 Sahel (Niger, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso, Mali), se sont réunis à Pau (sud-ouest de la France), à l’initiative d’Emmanuel Macron. Dans une déclaration commune, les Présidents ont annoncé vouloir renforcer leur coopération militaire contre les attaques djihadistes au Sahel, rapporte Europe 1. Par ailleurs, ils ont souhaité la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel. De son côté, le chef de l’Etat français a également annoncé l’envoi de 220 soldats supplémentaires pour renforcer la force Barkhane.
Durant ce sommet, les Présidents ont aussi convenu la mise en place d’un nouveau cadre politique, stratégique et opérationnel, baptisé "Coalition pour le Sahel". Cette dernière rassemble le G5 Sahel, la force Barkhane et les pays partenaires. Ils ont également décidé de particulièrement "concentrer immédiatement leurs efforts militaires dans la zone des trois frontières" (Mali, Burkina, Niger). Car ces derniers mois, les attaques se sont concentrées dans cet endroit en ciblant en priorité le groupe Etat islamique dans le grand Sahara (EIGS).
Par ailleurs, le futur groupement de forces spéciales européennes, baptisé Takuba, s’intégrera dans ce commandement conjoint. Dans cette déclaration, il est stipulé qu’un nouveau sommet associant les Etats du G5 Sahel et la France se tiendra en juin 2020 à Nouakchott.
Selon les informations, cette rencontre a été organisée de manière abrupte par E. Macron. La date et le lieu ont été fixés par le chef de l’Etat en invitant ses homologues à faire le déplacement, avec insistance, certains ont même parlé d’une convocation. Avant de commencer la réunion, les Présidents ont rendu hommage aux militaires français décédés au Mali, en novembre dernier.
Outre cette préoccupation concernant la menace djihadiste, cette réunion était aussi l’occasion pour Paris d’une mise au point. En effet, la France n’apprécie pas du tout les prises de position anti-française d’une partie de l’opinion publique et de responsables politiques surtout du Mali et du Burkina-Faso. Des fois, l’Hexagone est accusée de néocolonialisme voire de complicité avec les djihadistes. D’ailleurs, Emmanuel Macron a dénoncé des "puissances étrangères" alimentant ce discours.
Alors que les Etats-Unis entendent réduire leur présence dans la zone, les G5 Sahel ont "exprimé leur reconnaissance à l’égard de l’appui crucial apporté par les Etats-Unis et ont souhaité sa continuité". En effet, quelque 7 000 soldats des forces spéciales sont déployés, par rotation, par l’armée américaine. Ils mènent des opérations conjointes avec les armées nationales contre les djihadistes, notamment en Somalie.
Pourtant, à son arrivée à Bruxelles, pour une réunion du Comité militaire de l’Otan, le général Mark Milley, chef d’état-major américain, a fait une déclaration . Il a annoncé que les ressources que le Pentagone consacre à l’Afrique ou au Moyen-Orient "pourraient être réduites et ensuite redirigées, soit pour améliorer la préparation de nos forces aux Etats-Unis soit vers le Pacifique".
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