Le ministre de l’Education, Gabriel Attal, a annoncé sa première priorité pour l’année scolaire qui s’ouvre, lors de sa conférence de presse de rentrée, lundi 28 août.
Un "bouleversement des connaissances" à tous les niveaux de l’éducation, de la maternelle au lycée, telle est la promesse de Gabriel Attal lors de sa conférence de presse pour la rentrée scolaire. Intitulée "Unis pour notre école", cette conférence a été l’occasion pour le ministre, membre du gouvernement Borne et l’un des plus jeunes, de détailler les changements à venir pour cette rentrée 2023. Les attentes envers le ministre étaient variées, allant de la refonte du baccalauréat à l’interdiction du port de l’abaya dans les écoles.
Dès le dimanche précédent, Gabriel Attal avait annoncé sur TF1 que dès 2024, les épreuves de spécialité du baccalauréat seraient déplacées de mars à juin. Lors de sa conférence de presse, il a réaffirmé cette mesure, soulignant son impact positif sur la tranquillité des élèves en classe de Terminale : "J’ai pris cette décision en premier lieu pour les élèves, afin que leur dernière année soit plus sereine", a-t-il déclaré. L’organisation des épreuves en mars, initialement prévue depuis longtemps mais mise en place seulement pendant l’année scolaire 2022-2023 en raison de la pandémie de Covid-19, avait suscité un mécontentement généralisé. De nombreux professionnels de l’éducation avaient signalé un relâchement et une absence notable des élèves après ces épreuves. L’annonce de Gabriel Attal a donc été largement approuvée par les syndicats.
Le ministre de l’Éducation Nationale a justifié l’interdiction du port de l’abaya dans les établissements scolaires en appelant à une "unité" contre les atteintes à la laïcité. Il a affirmé que l’école républicaine était mise à l’épreuve et a déclaré avec fermeté : "Être unis, c’est être clairs : l’abaya n’a pas sa place dans nos écoles". Cette mesure s’accompagne de la formation de "300 000 membres du personnel par an d’ici 2025" aux enjeux de la laïcité, ainsi que de la formation de l’ensemble des 14 000 directeurs d’établissement "avant la fin de l’année". Gabriel Attal a souligné : "Notre école est mise à l’épreuve. Ces derniers mois ont vu une augmentation considérable des violations de la laïcité, notamment avec l’apparition, voire l’installation, de tenues religieuses comme les abayas ou les qamis dans certains établissements".
En juin, suite au décès tragique de Lindsay, une collégienne de 13 ans, la première ministre Élisabeth Borne avait déclaré que la lutte contre le harcèlement scolaire serait la "priorité absolue de la rentrée 2023". Un décret publié en août a confirmé une initiative lancée par Pap Ndiaye, prédécesseur de Gabriel Attal : dorénavant, en dernier recours, un élève harceleur pourra être transféré dans un autre établissement - jusque-là, c’était souvent la victime qui devait partir. Lors de sa conférence de presse, Gabriel Attal a souligné que "nos enfants doivent être écoutés et protégés". Il a annoncé que la lutte contre le harcèlement serait la grande cause de l’année scolaire 2023-2024 et a mobilisé l’ensemble des directeurs d’établissement pour une réunion virtuelle cette semaine. Il prévoit également de convoquer les plateformes en ligne concernées.
En cette rentrée, Gabriel Attal a rappelé que "tous les enseignants toucheront entre 125 et 250 euros nets par mois de manière inconditionnelle". En parallèle, le "pacte" enseignant a été instauré, impliquant des augmentations salariales en échange d’engagements tels que le remplacement des enseignants absents dans le secondaire, la participation au programme "devoirs faits" ou à l’heure hebdomadaire de soutien en français et mathématiques pour les élèves de Sixième.