Le Premier ministre, Edouard Philippe, a dévoilé ce mercredi 11 décembre le contenu de la réforme des retraites et les compromis retenus par l’exécutif pour apaiser la colère de plusieurs milliers de manifestants à travers la France.
Selon plusieurs médias dans la matinée de ce mercredi 11 décembre, la réforme des retraites ne s’appliquera pas aux générations nées avant 1975. Elle s’appliquera partiellement en 2025 pour les générations suivantes, selon France-Inter, et en 2037, selon BFMTV.
Les jeunes de 18 ans entreraient dans le nouveau système à compter du 1er janvier 2022, relate Europe 1. La retraite à taux plein minimum à 1 000 euros sera enclenchée à partir de cette date.
Edouard Philippe a commencé son discours par se féliciter du travail fait avec les partenaires sociaux. "Le temps est venu de construire un système universel de retraites. Je ne veux pas de cette rhétorique guerrière. Je ne veux pas de ce rapport de force. [...] Il n’y aura ni vainqueurs ni vaincus", a-t-il annoncé.
Selon le Premier ministre, le projet de réforme va répondre à trois critères.
Le système, par points et non plus en trimestre, sera le même pour tout le monde. "Il n’y aura pas d’exception. Nous mettrons fin aux régimes spéciaux, progressivement et sans brutalité", a-t-il ajouté.
Ce système protégera au mieux les Français les plus fragiles pour mieux prendre en compte les nouveaux visages de la précarité. Le Premier ministre a également garanti une retraite minimale de 1 000 euros par mois pour une carrière complète au SMIC.
Pour Edouard Philippe, les femmes seront les gagnantes de cette réforme, puisque l’universalité du système prévoira la compensation de la maternité à 100 % et la donation de points supplémentaires dès le premier enfant et non le 3e. "Il s’agit d’un progrès majeur. 80 000 femmes sont contraintes d’attendre 67 ans pour liquider leur retraite, car elles n’ont pas assez travaillé", a-t-il ajouté.
Le chef du gouvernement a annoncé que l’âge légal de départ à la retraite ne va pas changer. Il restera à 62 ans. Par contre, le gouvernement instaurera un âge d’équilibre, soit de 64 ans en 2027, avec des bonus et des malus, comme ce qui a été proposé par le Haut-commissaire aux Retraites, Jean-Paul Delevoye.
Les personnes qui ont débuté à 20 ans pourront, toutefois, continuer à partir deux ans avant les autres.
Selon Édouard Philippe, les Français qui commenceront à travailler en 2022 intégreront directement ce nouveau système. "Nous avons conçu ce système pour les jeunes générations, ceux qui vont être confrontés à ces mobilités professionnelles, géographiques et ces carrières heurtées. Elles doivent en bénéficier sans attendre", a-t-il poursuivi.
Comme disaient les médias, les Français nés avant 1975 ne seront pas concernés par cette réforme. En outre, la première génération concernée va recevoir 70 % de sa retraite calculée sur l’ancien système.
Certaines professions auront des régimes spécifiques, précise le chef du gouvernement, comme la police, les pompiers, les militaires ou encore les gardiens de prison. En effet, ils continueront de bénéficier de dérogations d’âge en raison de leurs métiers et missions dangereuses.
Quant aux pensions des enseignants, le niveau sera sanctuarisé dans la loi. Pour les cotisations des travailleurs indépendants, le Premier ministre s’est donné 15 ans pour les aligner.
Les partenaires sociaux auront pour mission du retour à l’équilibre financier du système des retraites. Edouard Philippe a, par ailleurs, appelé à "ne pas fuir les responsabilités en renvoyant au-delà du quinquennat les mesures nécessaires".
"Si les partenaires sociaux s’entendent sur une telle trajectoire, le gouvernement la prendra à son compte. Dès l’année prochaine, il y aura la mise en place d’une gouvernance qui leur confiera les principaux leviers, afin de prendre des décisions qui seront mises en œuvre dès le 1er janvier 2022.", a-t-il ajouté.
Le Parlement va contrôler la valeur du point fixée par les partenaires sociaux, a tout de même assuré le Premier ministre.